Festival de Glastonbury: immersion au sein d’un des festivals les plus renommés du Royaume-Uni

L’été à une connotation qui traverse les frontières: que l’on soit au Royaume-Uni ou en France, l’été est synonyme de vacances, de soleil, de plage… mais l’été c’est aussi les évènements estivaux tels que la fête de la musique en France, qui ne trouve pas son équivalent chez nos voisins d’Outre Manche. Cependant s’il y a bien quelque chose avec lequel on ne rigole pas au Royaume-Uni, c’est bien la musique et les manières employées pour la célébrer, notamment par le biais des concerts ou des festivals par exemple. Aujourd’hui débute l’un des festivals les plus attendus de l’année au Royaume-Uni: le festival de Glastonbury, qui rouvre enfin ses portes pour la première fois depuis 2019.
Naissance et évolution du festival
Tout commence en 1970 lorsque Michael Eavis propriétaire de la Worthy Farm dans le Somerset, assiste au Bath Festival of Blues. Impressionné par la prestation de Led Zeppelin, l’envie lui prend de créer son propre festival de musique. Ayant plusieurs mètres carrés de terres, Michael Eavis peut y accueillir une scène et du public. Cette année-là, 1500 personnes assistent au “Pilton Festival” pour 1 £ symbolique et une pinte de lait de la ferme offerte. Il réussit à faire venir plusieurs artistes, mais manque cruellement de tête d’affiche. Cette première édition est donc un échec économique et de 1972 à 1978, il n’y a plus de festival.
Mais en 1981 plusieurs changements se font. Le nom se transforme une énième fois et se fait appeler le “Glastonbury Festival”. La fameuse scène Pyramide est construite (l’hiver elle est utilisée pour stocker la nourriture des vaches). Et dans le but de promouvoir l’événement, un partenariat est signé entre la “Campagne National pour le Désarmement Nucléaire” et Michael Eavis très engagé pour la paix et autres actions. Depuis, le Festival de Glastonbury fait chaque années des donations à des associations locales et nationales comme Greenpeace, Oxfam et Water Aid.
Une popularité qui finit par attirer des artistes plus hip-hop, moins dans la tradition musicale du festival, largement connu pour sa musique pop hippie et musique classique , mais aussi pour sa diversité artistique puisqu’on y retrouve également de la danse, de la comédie, du théâtre, du cirque, du cabaret… le prix des billets a lui aussi largement évolué, puisqu’il passe d’une livre symbolique le ticket à 248 livres en 2019. Devenu l’un des festivals les plus onéreux, on n’y retrouve plus autant un aussi important mélange des classes sociales qu’avant.
Un goût de liberté retrouvée
Au rendez-vous, environ 200 000 festivaliers venus de tous les coins du Royaume-Uni assister à la performance de plus 80 artistes au cours des cinq jours que dureront l’évènement. En tête de liste: Billie Eilish, Kendrick Lamar et Paul McCartney, des artistes de choix pour célébrer la réouverture du festival. “C’était très émouvant ce matin” témoigne la co-organisatrice de l’évènement Emily Eavis, présente lors de l’ouverture des portes, pour un article du Guardian. “C’est le moment que l’on attendait tous!“
Un festival placé sous le signe de la grève du rail
En raison de la grève du rail, décrite par les médias britanniques comme étant “la plus grande grève industrielle depuis une génération“, les festivaliers ont eu de grosses difficultés pour se rendre sur le site du festival: seulement un train sur cinq fonctionnait mardi. Dans un communiqué, le festival de Glastonbury a déclaré qu’en raison de la grève, les festivaliers pourraient arriver sur le site à partir de 16 h le mardi soir, alors que le festival a officiellement ouvert ses portes à 8h mercredi 22 juin.
Une action dont la légitimité est reconnue par les organisateurs du festival, même si quelques réserves sont émises à propos de son utilité: Jon Collins, le directeur général de Live, qui représente le secteur britannique de la musique live, a déclaré que les festivaliers et le personnel étaient confrontés à de graves retards et à des risques potentiels pour la sécurité, en raison de cette grève, bien forcés de choisir des alternatives aux moyens de transport en commun. « Bien que nous reconnaissions la légitimité de cette action, notre secteur fait face à une tempête de confiance fragile des consommateurs, à la hausse des coûts, à l’inflation et aux problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement, ce qui signifie que nous ne pouvons franchement pas supporter l’impact de nouvelles grèves », a t’il déclaré .