Grève du rail historique au Royaume-Uni

En raison d’une mésentente entre syndicats et compagnies ferroviaires sur les emplois et les salaires, s’ensuit un bras de fer portant sur une grève massive de trois jours dans le rail. Une grève à laquelle le Royaume-Uni est bien forcé de se préparer.
Une grève en lien avec l’inflation
C’est à nouveau le sujet de l’inflation que l’on retrouve ici et qui est à l’origine de la grève; le syndicat du rail RMT réclame notamment des hausses salariales. Début juin, il avait annoncé que plus de 50.000 employés des chemins de fer allaient débrayer “lors du plus gros conflit sectoriel depuis 1989” et les grandes privatisations du secteur. Le syndicat affirme que Network Rail, gestionnaire du réseau de voies ferrées, a l’intention de supprimer au moins 2.500 emplois de maintenance dans le cadre d’un plan d’économies de 2 milliards de livres.
La plus grosse journée de mobilisation est prévue mardi et touchera les lignes de train dans tout le pays ainsi que le métro de Londres. Le mouvement reprendra jeudi puis samedi, mais les transports seront perturbés dès lundi et jusqu’à dimanche. Selon un avertissement de la compagnie Transport for London (TfL, l’opérateur des transports londoniens) sur le site, il faut “éviter de voyager mardi autant que possible“, car “la plupart des métros et liaisons ferroviaires nationales seront très sévèrement perturbés ou ne fonctionneront pas“. Selon le groupe Network Rail, qui gère les infrastructures ferroviaires du pays, 20% du service seulement sera assuré , avec la moitié du réseau ouvert, pour les trois jours de grève.
Une “grève inutile?”
Andrew Haines, directeur général de Network Rail, appelait à se préparer à une “grève inutile à l’impact nuisible”. Ce débrayage risque notamment de perturber plusieurs événements sportifs et culturels de grande ampleur, comme le festival de musique de Glastonbury (sud-ouest de l’Angleterre), un concert des Rolling Stones à Hyde Park à Londres samedi et les examens de fin d’études de certains lycéens.
Le ministre des Entreprises Paul Scully a ainsi affirmé vendredi que cette grève risquait de nuire “aux entreprises, au gagne-pain des gens”, au moment où leurs finances sont “fragilisées” par la crise du coût de la vie et l’inflation au Royaume-Uni. Il assurait aussi que les grévistes se tiraient probablement une balle dans le pied, car le réseau ferroviaire a été durement touché par la pandémie de Covid-19, qui a forcé les gens à rester chez eux pendant des mois, puis en a amené beaucoup à opter pour davantage de télétravail.
Le syndicat RMT, lui, campe sur ses positions, Mick Lynch avertissant dimanche sur Sky News que d’autres grèves pourraient avoir lieu pendant l’été si aucun accord n’était trouvé.