Royaume-Uni: on vous explique tout sur les expulsions de migrants vers le Rwanda

Sauf annulation de dernière minute, le gouvernement britannique se prépare à expulser ce mardi vers le Rwanda de premiers migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni et ce, malgré les critiques des défenseurs des droits humains, de l’ONU, de l’Eglise anglicane et même de la famille royale britannique.
Le but: décourager les traversées illégales de la Manche qui ne cessent d’augmenter
Une décision prise par le gouvernement conservateur du Premier ministre britannique Boris Johnson, qui se montre absolument déterminé à poursuivre ce projet.
Selon un article du Figaro, à la veille du premier vol prévu, la justice britannique a rejeté un appel de dernière minute d’associations de défense des réfugiés et d’un syndicat, qui voulaient bloquer le projet de Boris Johnson. La cour d’appel de Londres a suivi la Haute Cour, qui avait statué vendredi que ce premier départ pouvait avoir lieu. La Haute Cour a également rejeté un autre recours lundi soir, intenté par l’association Asylum Aid.
Un projet onéreux en temps de crise
Cette nouvelle politique migratoire avait été décidée en avril. L’annonce d’un partenariat avec Kigali pour envoyer au Rwanda des demandeurs d’asile au seul motif qu’ils seraient arrivés “illégalement” au Royaume-Uni, c’est-à-dire sans vis et très probablement en traversant la Manche en bateau pneumatique. Un dispositif qui aurait coûté 120 millions de livres (140 millions d’euros) financé par Londres.

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Une décision qui soulève les foules et les associations
Ce projet avait choqué les associations d’aide aux migrants, le Parti travailliste et même certains élus conservateurs. controversé, jugé notamment “immoral” par l’Eglise anglicane et de nombreuses associations qui comptent bien poursuivre leur contestation en justice. En privé, selon la presse, même l’héritier de la Couronne, à savoir le prince Charles, dont il n’est pourtant pas coutume qu’un membre de la famille royale s’exprime en politique se serait dit «consterné» par cette approche «épouvantable». Pour l’Organisation de Défense des Droits Humains, cette décision irait à l’encontre de la Convention de Genève.
Selon un article du Monde, quelques centaines de manifestants sont descendus dans la rue pour scander leur mécontement ce lundi 13 juin dans le quartier de Westminster, arborant des slogans comme « Refugees are welcome here » (les réfugiés sont les bienvenus ici) et « Priti Patel, go to hell ! » (Priti Patel – la ministre britannique de l’intérieur –, va en enfer !).

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Des recours qui portent leurs fruits
Un vol spécialement affrété avec à son bord des clandestins doit décoller de Londres dans la soirée et atterrir le lendemain matin à Kigali. Cependant, à la suite des divers recours individuels, le premier vol risque de décoller quasi vide, avec seulement sept migrants à son bord. Selon l’association Care4Calais, 24 des 31 personnes initialement prévues ont vu leur ticket vers le Rwanda annulé. De nouveaux recours sont prévus dans la journée.