Retour sur les résultats du 1er tour

Le match retour ?
Les français se sont déplacés dans les bureaux de vote dimanche 10 avril 2022 pour choisir le candidat qu’ils voulaient voir accéder au second tour de l’élection présidentielle, et à terme accéder au bureau doré de l’Elysée. Depuis 2017, de nombreux chamboulements ont secoué le pays. Pourtant l’affiche du deuxième tour est la même : Emmanuel Macron et Marine Le Pen remontent sur le ring. Et Marine semble plus solide sur ses appuis.
Les français ont pourtant assisté au déclin PS aujourd’hui à l’agonie, et plus généralement à la catabase des “grands partis”. Ils ont assisté au Brexit, à un débat houleux sur la réforme des retraites ou le pass sanitaire, à la crise des gilets jaunes, au mandat mouvementé de Donald Trump et à l’élection de de Joe Biden, sur fond de pandémie mondiale. La crise sanitaire a changé nos modes de vie et de communication, sans doute à tout jamais. Et pourtant les français auront le choix le 24 avril entre les deux mêmes bulletins à glisser dans l’urne qu’en 2017… Les Français seraient-ils nostalgiques ?
Ce que les urnes révèlent comme changement depuis 2017
Les français de métropoles ont voté à 27,85% pour le président sortant Emmanuel Macron, à 23,15% pour Marine Le Pen du Rassemblement National et à 21,95% pour Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise. L’abstention est de 26%, soit 4% de plus qu’en 2017.

Résultats de l’élection présidentielle 2202 en France / Chiffres officiels du Ministère de l’Intérieur
Dans le monde
L’ensemble des français expatriés, eux, ont voté à 45,09% Emmanuel Macron, mais espéraient un deuxième tour différent. Ils ont voté à 21,92% pour Jean-Luc Mélenchon, vient ensuite Eric Zemmour avec 8,6% des voix, puis Yannick Jadot d’Europe Ecologie-Les Verts avec 8,17%, et enfin Marine Le Pen avec 5,29% des voix. Selon les votes des français expatriés, l’issue du premier tour aurait donc été différente, malgré un taux d’abstention de 65%.
Les résultats au Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, les candidats les plus populaires diffèrent aussi de ceux de la métropole : Macron se qualifie pour la finale avec 53,23% des voix, face à Mélenchon avec un score de 19,57%. Viennent ensuite Jadot avec 8,89%, Zemmour avec 5,20%, puis Valérie Pécresse, Anne Hidalgo et enfin Marine Le Pen. Pourtant, le plus gros score est celui de l’abstention : près de 70% des votants ne se sont pas déplacés.

Infographie du 1er tour des élections présidentielles 2022 pour le Royaume-Uni / droits réservés A flourish chart
Les résultats à Londres
A Londres même, soit dans les 5 sites de vote de la capitale, le président sortant récolte 55,21% des suffrages , soit quatre point de plus que lors du premier tour en 2017. Le candidat de la France Insoumise fait une aussi belle performance, avec 18,087% des voix à son nom. Yannick Jadot le suit de loin avec 8,67%. Le Pen n’a pas su convaincre plus de votants en 5 ans, avec un score de 2,41%.

Infographie du 1er tour des élections présidentielles 2022 pour Londres / droits réservés A flourish chart
Les enjeux du deuxième tour
L’enjeu des deux semaines prochaines est le même pour les deux candidats : convaincre le plus grand nombre de français qu’il est le plus méritant pour diriger la nation. Pourtant les stratégies sont différentes : Macron doit convaincre les votants de l’absolu danger que le Rassemblement National constitue pour la démocratie française, et donc de faire absolument barrage à l’extrême droite. Il doit aussi se départir de son image de “président des riches”.
Le Pen de son côté doit continuer de dédiaboliser son image, son parti et son patronyme (ce qu’elle a bien réussi à faire depuis 2017). Elle va aussi essayer d’attirer le vote des populiste des deux bords, bien que la consigne de Mélenchon ait été claire, et ce par quatre fois : “Il ne faut donner une seule voix à Madame Le Pen.“

La débacle du débat d’entre-deux tour de 2017
La présidente du RN a déjà prévu de prendre 2 jours pleins pour se préparer au débat d’entre-deux tours, pour ne pas reproduire le fiasco en live de 2017. Ses dérapages avait fortement plombé sa candidature, mais avait eu le mérite de nous donner deux moments d’anthologie : la “poudre de perlimpinpin” et le dérapage de Marine, remixés dans cette pépite. Elle va travailler ses dossiers avec des experts, et s’entraîner à débattre avec un faux-Macron, un sparring partner: il est énarque, de l’âge du président, en poste dans l’administration, et ressemblerait même au président. De sparring partner à doppelgänger, il n’y a qu’un pas.
Au programme de cette retraite, des répétitions du débat. Face à la candidate, ses équipes vont placer un membre des Horaces, sorte de clone d’Emmanuel Macron. Enarque, même âge, mêmes origines sociales, actuellement en poste dans l’administration.
Retour à la réalité pour les 10 autres candidats
Pour finir, un petit clin d’œil à Jean Lassalle, qui clôt sa campagne avec un joli geste (ou un joli pied de nez, c’est selon). En effet, Les Républicains et EELV sont en grande difficulté: sûrs de récolter plus de 5% des voix mais n’ayant pas atteint ce score, leur campagne n’est remboursée par l’Etat qu’à hauteur de 800 000€. Les deux partis ont lancé un appel aux dons pour les aider à rembourser cette somme. Valérie Pécresse notamment s’est endettée à titre personnel à plus de 5 millions d’euros, ce qui lui a valu le prix de “Miss Kina“, malicieusement décerné par Gad Elmaleh.
Rendez-vous le mercredi 20 avril à partir de 21h sur TF1, France 2 et les chaînes d’info en continu pour le débat d’entre-deux tours. Il sera animé par Gilles Bouleau et Léa Salamé. Rendez-vous ensuite dans les sites de vote le dimanche 24 avril pour choisir le finaliste de la course à l’Elysée.