Marine le Pen vs les médias britanniques

Plus que 4 jours avant le premier tour de la présidentielle et déjà l’effet d’un “vote utile” commence à se voir dans les sondages. Marine le Pen marque son plus haut score avec 23% des intentions de vote. Emmanuel Macron ne compte plus que 4 points d’avance sur sa rivale du Rassemblement National. Alors que sa côte de popularité ne cesse d’augmenter , Marine le Pen attire l’attention de la presse internationale, notamment celle de la presse anglaise. Elle incarne au Royaume-Uni le symbole d’une montée inquiétante de l’extrême droite en France.
La réaction du Guardian face à sa nouvelle popularité
Le Guardian, connu pour sa ligne éditoriale centre gauche, a sorti lundi 4 avril un article intitulé, “L’essor de Marine le Pen, la candidate d’extrême droite.” L’article tente d’analyser la stratégie de communication de Marine le Pen et d’expliquer sa nouvelle popularité. Il démontre que Marine le Pen montre dans sa campagne une image adoucie d’elle, loin de celle qu’exposent ses opposants; “ Ses opposants politiques continuent à décrire le rassemblement national comme un parti raciste, antisémite, anti-musulman. Mais la perception populaire s’est adoucie.”, peut-on lire dans l’article. Plusieurs facteurs auraient participé à ce changement d’opinion, notamment l’autre candidat d’extrême droite, Eric Zemmour qui donnerait à Marine le Pen une image moins extrême.
“Je suis la candidate des Français et des oubliés”
La BBC s’est également intéressé à la candidate début février au cours d’ un hard talk. Interviewée par Stephen Sackur, Marine le Pen est cuisinée sur ses opinions extrémistes, sur son opinion sur la politique d’Eric Zemmour, sur l’Europe et sur la décision de Marion Maréchal de ne pas se joindre à elle pour cette campagne. Le ton est donné dès le début avec la présentation qui est faite de la candidate “ anti immigration, anti Union Européenne”. Elle se défend en disant au présentateur qu’il a une vision “trop caricaturale” d’elle. Marine le Pen expose également au cours de cette interview une stratégie populiste, bien loin de la vision élitiste qu’elle prônait en 2017: ” Je suis la candidate des Français et des oubliés”, déclare t-elle au journaliste.
Marine le Pen et le Royaume-Uni, un passif compliqué
Une controverse datant de 2016 a également terni l’image de Marine le Pen auprès des britanniques. Cette dernière a affiché son soutien pour le Brexit. Le Royaume-Uni ne souhaitant pas être assimilé à Marine le Pen et à son idéologie, beaucoup ont mal réagi suite à son soutien , exprimé publiquement. Gisela Stuart, la député travailliste chargée de la campagne pour le Brexit, a tout simplement demandé à exclure Marine Le Pen du territoire britannique.
Quoi qu’il arrive, la candidate du Rassemblement National n’a pas beaucoup d’alliés au Royaume-Uni. En 2017, seulement 5 % des électeurs français expatriés au Royaume-Uni ont voté pour elle.