Les Sussex: plus que du gossip – de la politique

Meghan Markle est-elle un monstre de manipulation harcelant le staff de Buckingham Palace ou est-elle victime d’une campagne de haine raciale et sexiste? Depuis son arrivée fracassante dans la famille royale, tout le monde ou presque s’est fait son idée. Mais plus récemment, avec la décision de ne pas assumer les responsabilités venant avec leurs titres, le fameux deal avec Netflix et l’interview de la semaine dernière avec Oprah Winfrey, le couple Harry + Meghan fait de plus en de remous dans les médias internationaux, jusqu’à en secouer la sphère politique.
Il ne s’agit plus là de querelles familiales étalées aux yeux de tous pour faire les choux gras des tabloids tels The Sun ou Closer. On parle là de problèmes bien plus graves: racisme et sexisme. Depuis plusieurs années, il a été établi que la Duchesse de Sussex n’a pas fait l’objet du même traitement par les tabloids – elle est plus souvent présentée comme vulgaire, capricieuse et opportuniste en comparaison à Kate Middleton, considérée comme l’ange de la famille royale.

Le traitement médiatique Kate vs Meghan
La raison: son activité d’actrice, son statut de femme divorcée mais surtout, sa couleur de peau. Un racisme dont elle aurait fait les frais au sein même de la famille royale, comme elle l’a révélé devant Oprah, son mari le prince Harry à ses côtés, en déclarant qu’il y aurait eu “des inquiétudes quant à la couleur de peau d’Archie” avant la naissance du bébé, qui s’est vu refuser le titre princier pour cette même raison.
De prime abord, tout cela pourrait paraître bien dérisoire. Après tout, même les familles les plus riches et les plus privilégiées ont des problèmes alors pourquoi faire plus de bruit dans ce cas là?
Simplement car cette affaire touche un important aspect de la politique britannique, relançant de son écho le débat sur l’abolition de la monarchie à la fin du règne d’Elizabeth II. Le mouvement républicain, profondément anti royaliste, a pris de plus en plus d’ampleur ces dernières années, les rumeurs d’abdication du Prince Charles allant bon train. La décision du prince Harry de renoncer à ses titres royaux et de couper les ponts avec la royauté apporte d’autant plus de grain à moudre aux républicains.
Alors que le mouvement Black Lives Matter a de nouveau provoqué une prise de conscience quant à l’histoire colonialiste du pays, cette accusation de racisme rampant au sein de la famille à la tête du pays risque d’être le coup fatal à la monarchie, que beaucoup trouvent dépassée, désuète et symbolique d’un passé impériae violent et construit sur l’inégalité.
Alors la prochaine fois que vous verrez passer un article concernant Meghan Markle, rappelez vous que l’histoire dépasse l’opinion que les médias ont d’elle, et qu’elle pourrait bien changer l’histoire du Royaume Uni.