Les importations européennes après le Brexit

Bien que les supermarchés aient rassuré les clients en leur assurant qu’ils disposaient des stocks nécessaires, il est évident qu’un blocage prolongé de l’importation de produits frais vers le Royaume Uni, comme il s’est produit lundi et mardi, engendrerait de sérieuses pénuries.
Ce constat amène naturellement à se questionner sur la suite des évènements avec l’arrivée proche du de la fin de la période de transition du Brexit. À quel point le pays est-il dépendant des importations européennes ? Et doit-on s’en inquiéter ?
D’après le British Retail Consortium (BRC), environ 30% de la nourriture consommée au Royaume-Uni provient de l’Union Européenne. La moitié des légumes du pays et la plupart des fruits sont également importés principalement depuis l’Union Européenne. L’été, beaucoup de fruits et légumes sont produits localement, mais les températures hivernales contraignent le pays à recourir aux importations. Prenons l’exemple des salades : en janvier, 90% ont été importées depuis l’Union Européenne, alors que ce chiffre s’élevait à seulement 5% en juin.
Mais d’autres solutions sont possibles. En 2018 par exemple, la canicule a poussé les habitants à consommer plus de salade, mais d’autre part, les hautes températures ont rendu les récoltes assez pauvres. La solution a été d’importer ces légumes en grande quantité depuis Los Angeles. Mais cette méthode reste très coûteuse et il semble peu probable que les revendeurs achètent leurs produits aussi loin, surtout si un accord sur le Brexit permettrait d’acheter ces mêmes produits à des prix plus bas depuis l’Union Européenne.
Si jamais certains aliments prennent de la valeur après le Brexit, ou si les importations depuis le reste de l’Europe continuent d’être difficiles, alors il faudra certainement se résoudre à manger uniquement des aliments de saison produits au Royaume-Uni. Ceci changerait drastiquement le régime alimentaire de centaines de milliers de personnes.