En un peu plus d’une décennie, Monsieur Bond fut l’espion le plus connu du monde. D’innombrables lecteurs passionnés ont suivi les péripéties du British James. Monsieur Fleming dota son héros d’un style impeccable, d’un courage exemplaire, d’une ténacité sans pareille, d’une forte dose de désillusion et de patriotisme.
M. Ian Fleming est né le 28 mai 1908. Son père, le major Valentine Fleming, député conservateur, a été tué alors qu’il combattait dans le département de la Somme en 1916. Sa nécrologie publiée dans The Times of London a été rédigée par Winston Churchill. Le garçon fit ses études à Eton, l’école la plus exclusive de Grande-Bretagne, et à Sandhurst, Académie militaire.

Mr. Fleming écrivit 12 ouvrages et s’affairait à son treizième avant de nous quitter. Ils ont été vendus à plus de 18 millions de copies, essentiellement en version papier et traduits en 10 langues. Les critiques n’étaient pas toujours d’accord sur le mérite de son travail. Certains disaient qu’il était une version aristocratique de Mickey Spillane, l’auteur américain, éveillant le public au sadisme et au sexe. L’auteur britannique contemporain Kingsley Amis décrivait Bond comme un tendre, presque pervers, sans classe, plutôt snob. D’une manière générale, les critiques américains n’ont pas adhéré au style de Mr. Fleming, et considéré ses aventures comme des thrillers.
M. Fleming voyait ses oeuvres comme un pur divertissement, sans portée quelconque. Il jugeait que son succès viendrait de l’attachement des lecteurs à la vie d’un personnage fictif héroïque, souvent insatisfait dans un monde moderne. Il y a des ingrédients simples dans Doctor No, tous malsains : le sadisme, les désirs sexuels d’un adolescent frustré, les envies grossières d’un adulte de banlieue. La première des nouvelles, Casino Royale, fut publiée à Londres sans trop de fanfare en 1953. ” En écrivant environ 2 000 mots en trois heures chaque matin “, l’auteur dit que ” Casino Royale se produisait consciencieusement. Je n’ai fait aucune correction jusqu’à ce que le livre soit terminé. Si j’avais relu ce que j’avais écrit la veille, j’aurais peut-être perdu espoir. “
D’autres romans suivirent rapidement. Dans Goldfinger, Bond déjoue un complot visant à voler Fort Knox. Dans Moonraker, il empêche le tir d’un missile au cœur de Londres. Dans Vivre et laisser mourir, il détruit l’agent principal de Smersh aux États-Unis, un amateur de vaudous et de rackets connu sous le nom de Monsieur Big. Dans Bons baisers de Russie, Bond échappe au complot de Smersh pour le détruire, mais il semble mourir empoisonné à la fin du livre. A juste titre, le public s’inquiétait de son sort. Ses éditeurs finirent par déclarer: ” Après une période d’anxiété, l’état de 007 s’est nettement amélioré. “
M. Fleming aimait souligner que Smersh, bien que souvent considérée comme une organisation fictive, existait en tant qu’organisation de contre-espionnage soviétique pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Son nom est la forme combinée des mots russes ‘smert, shpionam’, ce qui signifie la mort pour les espions. Quand Smersh a été dissoute, M. Fleming a créé ‘SPECTRE’, en tant qu’adversaire de Bond. Le mot a été formé à partir des initiales de Special Executive for Counter Intelligence Terror, Revenge and Extortion. Sous la direction d’Ernest Stavro Blofeld, dont la carrière a commencé comme agent double ou triple dans la Varsovie d’avant-guerre, SPECTRE a réuni les services d’anciens agents de la Gestapo, des membres désenchantés de Smersh, des membres de la Mafia, de la Red Lightning Tong et d’autres grands criminels. Dans Opération Tonnerre, Bond dénonce le complot de l’organisation visant à extorquer des millions de dollars aux États-Unis avec une bombe nucléaire volée.
M. Fleming a souvent été accusé de faire de Bond une projection à peine déguisée de lui-même. Dans leur amour pour les voitures rapides, le golf, le jeu et la cuisine gastronomique, dans leur habileté avec les armes à feu et les cartes, les deux hommes étaient effectivement semblables, mais M. Fleming a dit un jour: ” Mis à part le fait qu’il porte les mêmes vêtements que moi, lui et moi avons vraiment peu de choses en commun. J’envie plutôt ses blondes et son efficacité, mais je ne peux pas dire que je l’aime beaucoup. “ Cependant, comme pour la plupart des auteurs, les expériences de Fleming ont largement façonné celles de sa création.
Pas seulement connu des grands écrans, le petit écran a aussi vu passer l’agent secret. En 1954, la chaîne CBS a versé à Ian Fleming 1 000 dollars pour adapter son roman Casino Royale en une aventure télévisée d’une heure dans le cadre de la série Climax! Diffusée en direct le 21 octobre 1954 et mettant en vedette Barry Nelson sous le nom de Card Sense James Bond et Peter Lorre, Le Chiffre.
19 ans plus tard, un documentaire de la BBC Omnibus: The British Hero met en vedette Christopher Cazenove jouant un certain nombre de ces personnages-titres. En 1991, même une série de dessins animés pour enfants vit le jour ! Intitulée James Bond Jr., et produite avec Corey Burton dans le rôle du neveu de Bond, aussi appelée James Bond. Excellent !
A la radio, c’est en 1958 que le roman Moonraker fut adapté pour être diffusé sur la radio sud-africaine, avec Bob Holness interprétant la voix de Bond. En 1990, On ne vit que deux fois parut dans une émission de radio de 90 minutes pour BBC Radio 4 avec Michael Jayston jouant James Bond, une production répétée entre 2008 et 2011.Le 24 mai 2008, BBC Radio 4 proposait une adaptation de James Bond 007 contre Dr. No. L’acteur Toby Stephens, qui interprète Gustav Graves dans Meurs un autre jour, jouait Bond, tandis que Dr. No était repris par David Suchet.
Suite au succès, la BBC Radio 4 lançait le 3 avril 2010 Goldfinger avec Stephens de nouveau dans la peau de Bond. Sir Ian Mckellen était Goldfinger et Rosamund Pike, Pussy Galore. Stephens, de nouveau Bond en mai 2014, dans Au service secret de Sa Majesté joua au côté de Alfred Molina en Blofeld, et Joanna Lumley en Irma Bunt. Mémorable !
Beaucoup d’illustrateurs se sont inspirés de l’idée! Déjà en 1957, le Daily Express approcha Ian Fleming pour adapter ses histoires en bandes dessinées, lui offrant 1 500 livres par roman. Après quelques réticences, Fleming accepta. Pour aider le Daily Express à illustrer Bond, Fleming chargea un artiste de créer un croquis proche de la façon dont il imaginait James Bond, l’illustrateur, John Mclusky. Cependant, celui-ci estima que le 007 de Fleming avait l’air trop ‘caduc’ et ‘d’avant-guerre’ et changea son style pour lui donner un esprit plus masculin. La première bande dessinée fut Casino Royale, publiée du 7 juillet, écrite par Anthony Hern et ainsi illustrée par John Mclusky.
Plusieurs adaptations de bandes dessinées des films de James Bond ont été publiées au fil des années. Au moment de la sortie de James Bond 007 contre Dr. No en octobre 1962, une version écrite par Norman J. Nodel est sortie en Grande-Bretagne dans le cadre de la série d’anthologie Classics Illustrated. Elle a ensuite été réimprimée aux États-Unis par DC Comics dans le cadre de sa série d’anthologie Showcase, en janvier 1963. Il s’agissait de la première apparition en bande dessinée américaine de James Bond relativement médiatisée. Elle a également été l’une des premières à être censurée pour des raisons raciales (certains tons de peau et éléments de dialogue ont été changés pour le marché américain).
Avec la sortie du film Rien que pour vos yeux en 1981, c’est Marvel Comics qui publia une adaptation en deux numéros. Quand Octopussy sortit en salle, en 1983, de nouveau Marvel y consacra une bande dessinée d’accompagnement. De nouvelles histoires de Bond ont également été rédigées et publiées à partir de 1989 par Marvel, Eclipse Comics, Dark Horse Comics et Dynamite Entertainment.
Après Barry Nelson, Sean Connery, David Niven, George Lazenby, Roger Moore, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig c’est le moment de parler de l’actrice britannique Lashana Lynch (Capitaine Marvel), qui serait, restons au conditionnel, la prochaine agente 007. Déjà présente au casting de Mourir peut attendre (No Time To Die), le 25ème film, prévu en salle le 12 Novembre prochain en Grande-Bretagne.
Suite au mouvement Black Lives Matter, beaucoup de fans et de studios admettront qu’un changement est nécessaire. Les traditionalistes seront peut-être d’un autre avis. Tout comme les débats autour de l’homosexualité ou bisexualité qui avaient attisé les foules LGBTQ avec le film Skyfall et la scène entre Bond et Silva (Javier Bardem). Une chose est sûre, James Bond reste actuel et sait faire parler de lui.
A few months before the discovery of the new @007 and already #ludoviccoutaud is brainstorming about the future #agent007!
Ideas > @LashanaLynch, @TaronEgerton and @TheRealLukevans would be an ideal Top 3!
To be continued . . .— Lunatic Clown (@LudoviCoutaud1) July 2, 2020
A propos de l’auteur
Ludovic Coutaud est passionné de jeux.
Acteur, metteur en scène, producteur mais avant tout créatif, il a toujours un tour dans son sac pour mettre le Lunatic Clown sur le devant de la scène et de l’écran. Entre Marseille, New York et Mexico et le Japon, il fait à présent escale dans les pages de Londres Mag pour partager sa passion pour le cinéma et l’entertainment. Il vient de sortir ‘A Lively Journey Through Plays’. Retrouvez-le sur son site et ses réseaux sociaux.