Le jeudi 12 décembre, les Britanniques seront appelés aux urnes pour désigner leurs nouveaux députés. La campagne bat donc son plein et les partis politiques essayent de tirer leur épingle du jeu. Un jeu dans lequel tous les coups sont permis …
Enfin une large majorité pour les Conservateurs ou un premier gouvernement travailliste depuis 9 ans ? Qui prendra la main sur le dossier du Brexit ? Ne vous y trompez pas, les élections générales du 12 décembre ont un enjeu capital et pourrait être décisives pour le futur du Royaume-Uni.
Les Tories en avance
Depuis le début de la campagne, les différents instituts de sondage donnent le parti conservateur en tête avec environ 40% des suffrages, derrière le Labour qui récolterait environ 30%. Mais, Yougov, a révélé ce jeudi 28 novembre, le premier sondage qui donne une idée de ce à quoi ressemblera la Chambre des communes le lendemain des élections. Si les Britanniques avaient dû se rendre aux urnes le 28 novembre, les conservateurs auraient raflé 359 sièges soit 42 de plus qu’actuellement. Un tel score leur aurait offert donc une confortable majorité de 68 sièges, leur meilleur depuis 1987. Le Parti travailliste, aurait subi un véritable revers avec 211 sièges, soit 51 députés en moins. La percée anticipée du parti conservateur se serait effectuée sur des terres traditionnellement travaillistes qui auraient voté en faveur du Brexit comme les Midlands. Cependant, les sondages, qui sortent maintenant quotidiennement, indiquent un écart rétréci entre Tories et Labour. Suffisant pour avoir une surprise le 13 au matin ?
The results of the YouGov #GE2019 MRP model are finally here:
Con – 359 seats / 43% vote share
Lab – 211 / 32%
SNP – 43 / 3%
LD – 13 / 14%
Plaid – 4 / <1%
Green – 1 / 3%
Brexit Party – 0 / 3%Conservative majority of 68https://t.co/uvnl8LNj7f pic.twitter.com/Iul6HDtaP3
— YouGov (@YouGov) November 27, 2019
Mais sans Boris Johnson ?
Boris Johnson se frotte sûrement les mains à la vue de ce sondage mais il ferait bien de regarder dans sa propre circonscription. Le Premier ministre doit faire face à une forte mobilisation, notamment de la jeunesse, dans son fief d’Uxbridge, une ville située à 25km du centre de Londres. A la tête d’une majorité de seulement 5 000 voix, le Labour mise tout sur cette situation précaire du chef du gouvernement pour essayer de le faire tomber ! Une défaite l’empêcherait alors de briguer à nouveau le poste de Premier ministre. En effet, pour être membre du gouvernement au Royaume-Uni, il est nécessaire de siéger au Parlement. Ce serait une véritable déception pour l’homme qui se voyait en grand vainqueur des élections qu’il a lui-même organisés.
🇬🇧🇪🇺Et si Boris Johnson était battu dans sa propre circonscription d’Uxbridge et South Ruislip ? Il est menacé. Pourrait-il rester premier ministre en cas de victoire du parti conservateur ? Question inédite que se pose les constitutionalistes pic.twitter.com/58CFtEzxqN
— Patrick MartinGenier (@MartinGenier) November 15, 2019
L’attentat de London Bridge, tournant dans la campagne ?
La tragique attaque terroriste à London Bridge qui a fait 2 morts et 3 blessés a secoué les Londoniens tout comme la classe politique. Si les premiers se sont démarqués par leur courage, les seconds ont plutôt brillé dans la récupération. Les deux partis de gouvernement, les Tories et le Labour se sont mutuellement rejeté la responsabilité sur l’autre. Un spectacle qualifié de « lamentable » par le Daily Mail ». Priti Patel, ministre de l’Intérieur conservateur, a rejeté la responsabilité sur les gouvernements travaillistes du début des années 2000. Jeremy Corbyn, chef du parti travailliste, n’a pas laissé passer un tel affront et s’est fendu d’une attaque en règle contre un « système juridique pilonné par les coupes budgétaires des conservateurs ». Cet attentat qui a eu lieu donc moins de deux semaines avant le scrutin va-t-il redistribuer les cartes de cette élection ?
Alexandre Mondragon