Le président américain s’est exprimé jeudi à la radio sur les législatives anticipées qui auront lieu le 12 décembre au Royaume-Uni. Le Républicain plébiscite une alliance entre Brexiteers.
Malgré le discours incessant de Boris Johnson, le 31 octobre n’a pas été cette année synonyme de Brexit, mais bien de “trick or treat”. Donald Trump ne s’est pas cependant contenté d’offrir des bonbons aux petits américains. Si l’homme d’affaires a distribué des friandises pendant une petite demi-heure, ce n’est pas forcément ce qu’il faut retenir de sa journée.
Il s’est en effet entretenu avec Nigel Farage, leader du Brexit party, sur l’antenne de la radio LBC. Au programme de l’émission ? Revenir sur les élections législatives anticipées de décembre prochain, et annoncer le nom de son favori pour le poste de Premier ministre.
Et, sans surprise, c’est Boris Johnson qui s’attire les faveurs du président des Etats-Unis. “C’est l’homme de la situation !”, assure-t-il, avant de préciser à quel point il le trouvait “fantastique”. Mais si l’affection de Donald Trump pour l’ancien maire de Londres ne faisait pas forcément de doutes, l’ancien protagoniste de l’émission The Apprentice le met en garde.
Le Président des États-Unis, Donald #Trump était l’invité du leader du Brexit Party, Nigel Farage sur @LBC et il lui suggère de « s’allier » avec Boris Johnson pour régler le Brexit. La réaction de Farage est incroyable! 😮 Il répond à Trump: « Absolutely! » #TrumpOnLBC https://t.co/OWmdi9PpHg
— Alexander Seale (@AlexSeale) October 31, 2019
Selon lui, le dernier Brexit deal en date est à revoir ! L’entente négociée par Boris Johnson avec les instances européennes ne permettrait pas, d’après les dires du président américain, de “conclure un accord commercial” entre le Royaume-Uni et les USA. Et cet accord, Donald Trump y tient. Il avait d’ailleurs promis un “accord magnifique” à Londres après le Brexit et juge qu’il serait “ridicule” que son pays soit écarté d’une manière ou d’une autre.
Celui qui a fait une apparition à la ligue de catch WWE en 2007 préconise, lui, un Brexit “dur”. En clair : un “No Deal Brexit”, qui a cependant été rendu illégal par une récente décision du parlement britannique… mais pas seulement. Donald Trump verrait d’un très bon œil un rapprochement entre Nigel Farage et l’actuel Premier ministre qui brigue une confirmation à son poste.
“J’aimerais vous voir ensemble”, a lancé le locataire de la Maison-Blanche à son interlocuteur du jour. “Ça serait formidable”. Boris Johnson n’est cependant pas de cet avis. L’actuel locataire du 10 Downing Street a déjà affirmé ne pas vouloir s’allier avec quiconque, car cela ouvrirait la voie, selon lui, à Jeremy Corbyn.
Donald Trump is trying to interfere in Britain’s election to get his friend Boris Johnson elected.
It was Trump who said in June the NHS is “on the table”. And he knows if Labour wins US corporations won’t get their hands on it.
Our NHS is not for sale.pic.twitter.com/AUhht3pCgL
— Jeremy Corbyn (@jeremycorbyn) October 31, 2019
En tout cas, devant ce plaidoyer en faveur d’une alliance de pro-Brexit, Jeremy Corbyn est, comme d’habitude, sorti de ses gonds. Le chef du parti travailliste s’est insurgé sur son compte Twitter vis-à-vis de cette prise de position. Le leader du Labour accuse celui qui a battu Hillary Clinton en 2016 “d’essayer d’interférer dans les élections”.
Et s’il essaie clairement d’y mettre son grain de sel, Donald Trump a, lui, garanti que Jeremy Corbyn “tellement mauvais pour le pays”. Un nouveau tacle, après celui de Boris Johnson, qui avait tenu son rival responsable de l’échec de la mise en place du Brexit avant le 31 octobre. Reste à savoir si la figure de proue du principal parti d’opposition parviendra à renverser la tendance avant le 12 décembre 2019…
Anthony Guttuso