Ce mardi 22 octobre, Westminster se penchait sur l’accord négocié par Boris Johnson et l’Union Européenne au Conseil Européen. Deux votes étaient fixés et devaient permettre d’y voir un peu plus clair dans la sombre crise politique dans laquelle le pays est englué depuis juin 2016.
Les journées au Parlement se suivent et se ressemblent. Depuis maintenant plus de 3 ans, l’impression d’avoir des « votes décisifs » à Westminster chaque semaine agace les Britanniques. Ce ne serait pas moins d’un tiers d’entre eux qui disent ne plus suivre l’actualité à cause du Brexit ! Toutefois, il est toujours difficile de prédire quand le processus de sortie de l’UE arrivera à son terme.
Une journée en demi-teinte pour le gouvernement
Deux votes avaient donc lieu le mardi 22 octobre à la Chambre des Communes. Le premier concernait l’adoption en première lecture du projet de sortie négocié entre le gouvernement britannique et l’Union Européenne. Ce vote s’est soldé par une victoire pour le Premier ministre, qui a pu s’appuyer sur les rebelles conservateurs. C’est une vraie avancée puisque jamais aucun des trois textes proposés par Theresa May n’avait passé cet obstacle. Le deuxième vote avait pour sujet le calendrier électoral. Boris Johnson voulait aller vite et soumettre au vote le projet dès le jeudi 24 octobre. Ce qui ne laissait que 48 heures aux députés pour examiner l’accord. Un délai jugé trop court par les parlementaires, qui ont donc sanctionné le calendrier.
#Brexit #BorisJohnson se félicite que le Parlement ait accepté l'accord mais regrette le nouveau report de calendrier voté par les députés. "Nous allons mettre ce projet de loi en suspens", a-t-il indiqué."Nous devons quitter l'UE le 31 octobre, c'est ce que je dirai au 27" pic.twitter.com/Zq1iEBA6Zh
— L'Echiquier social (@EchiquierSocial) October 22, 2019
Ainsi, avec ce refus, la probabilité de sortir avec un accord le 31 octobre s’amenuise. La volonté du Premier minsitre, désormais, est d’engager la bataille des élections générales. Contraint légalement de demander un report à Bruxelles, mais déterminé à sortir le 31 octobre quoiqu’il arrive, l’incertitude règne en Grande-Bretagne !
Qu’en pense l’Union Européenne ?
Boris Johnson a un cap : sortir de l’Union Européenne le 31 octobre. Il compte bien le tenir mais pourrait être légalement contraint de demander un report à Bruxelles. Si la position du gouvernement britannique est connue qu’en est-il des dirigeants européens ? Si l’Union Européenne s’est mise d’accord sur le principe d’un report, sa durée provoque encore des débats. Pour Donald Tusk, chef du Conseil Européen, un nouveau report de 3 mois serait la meilleure solution. Cela permettrait aux parlementaires britanniques d’avoir le temps nécessaire pour décortiquer l’accord.
Following PM @BorisJohnson’s decision to pause the process of ratification of the Withdrawal Agreement, and in order to avoid a no-deal #Brexit, I will recommend the EU27 accept the UK request for an extension. For this I will propose a written procedure.
— Donald Tusk (@eucopresident) October 22, 2019
Toutefois, la France ne l’entendrait pas de cette oreille. Par la voix d’Amélie de Montchalain, secrétaire d’Etat aux affaires européennes, « étendre à l’infini » le processus de sortie de l’Union Européenne n’est pas souhaitable. Un report de quelques jours pour des raisons techniques suffirait amplement. Si le principe d’un report semble remporter l’adhésion de tous les chefs d’Etats européens, sa durée pose encore question. Bien malin celui qui pourrait prédire aujourd’hui la date du Brexit !
Alexandre Mondragon