Ce samedi 19 octobre était une date cochée depuis bien longtemps dans l’agenda du Brexit. Des parlementaires aux citoyens, tous s’étaient donné rendez-vous afin d’influer sur l’avenir du pays, chacun à leur manière.
Quand est-ce que le Royaume-Uni va finir par sortir de l’Union Européenne ? Les députés britanniques ont voté ce samedi 19 octobre pour un report du vote sur l’accord se sortie de l’UE. La question du Brexit commence sérieusement à agacer l’opinion publique que ce soit chez les partisans ou les opposants au processus.
Un report du vote, et ensuite ?
Westminster devait rendre son verdict en ce Super Saturday sur l’accord négocié par Boris Johnson à Bruxelles. La décision attendra puisqu’un amendement de dernière minute demandant le report du vote a été adopté à 322 voix pour et 306 voix contre. Selon les défenseurs de l’amendement, l’objectif est d’éviter un no-deal en cas de refus de la proposition du Premier ministre. Bien que ce vote n’enterre pas le projet du 10 Downing Street, le Premier ministre s’est tout de même retrouvé contraint par une autre loi récente de demander un report de trois mois à Bruxelles. Dans la foulée du vote, Boris Johnson a immédiatement réagi : « je ne demanderai pas de nouveau report à Bruxelles ». S’en est alors suivi un imbroglio dans la soirée du dimanche 20 octobre puisque 3 lettres ont été envoyées au Conseil européen. Chacune défendait une position différente et celle qui réclame un report n’a pas été signée par Boris Johnson.
#Brexit : contraint par le vote des députés britanniques, Boris Johnson a envoyé une demande de report à l'UE (sans la signer) https://t.co/3ReG1ZrRYV pic.twitter.com/f3DZN5u7Ta
— LCI (@LCI) October 19, 2019
Cette situation ne devrait pas réconcilier les Britanniques avec le Brexit. Comme en atteste, la marée humaine qui a déferlé ce samedi 19 octobre dans les rues de Londres.
La manifestation de la dernière chance ?
C’était l’évènement du week-end ! Les partisans d’un second référendum s’étaient donné rendez-vous dans les rues de la capitale. De Green Park à Westminster, les organisateurs ont annoncé le chiffre d’un million de participants tandis que la police a simplement précisé que « les rues étaient bondées ». Pas de chiffres officiels donc mais une chose est sûre : les Britanniques étaient nombreux à revendiquer leur amour pour l’Union Européenne. Parmi les manifestants, Tom Ricciardi, étudiant à Sciences Po Lyon en 3ème année et actuellement en échange pour un an à University of Birmingham, explique sa venue : « En tant qu’européen et français, c’est important d’être aux côtés des Britanniques pour leur montrer que nous sommes aussi affectés par ce qu’il se passe ». Engagé en France aux côtés de La République En Marche, et venu avec la section des Lib-Dems de Birmingham, il se félicite du succès de la manifestation où il a vu « beaucoup d’Européens et d’étrangers qui ont peur pour leur futur ».

Tom Ricciardi, en plein cœur de la manifestation
Malgré les revendications de la rue, dont la plus marquante est celle de la tenue d’un second référendum, le Premier ministre semble déterminé à sortir de l’UE le 31 octobre quoiqu’il arrive. Les prochains jours risquent d’être décisifs dans le dossier « Brexit » à commencer par John Bercow. Le président de la Chambre des Communes a refusé de soumettre au vote des députés l’accord de Brexit au motif que la motion a déjà été examinée samedi.
Alexandre Mondragon