Ce jeudi 3 octobre, le Parlement écossais a adopté une loi qui vise à interdire l’exercice de châtiments corporels sur les enfants. Cette loi entrera en vigueur d’ici 12 mois, après avoir été promulguée par la reine Elizabeth II.
C’est une première au Royaume-Uni ! Les enfants ont désormais droit à la « même protection que les adultes contre les agressions » selon les mots de la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. Jusque-là, l’usage d’une violence physique « raisonnable » était autorisé. Cependant, cette loi a rencontré une vive opposition dans l’opinion publique. Selon un sondage YouGov, 57% des Ecossais sont opposés à ce nouveau projet du gouvernement.
[ECOSSE]
57% des adultes résidant en Ecosse sont opposés à l'interdiction de la fessée.https://t.co/DqRf0AunP1 | Etude @YouGovFrance via @LePoint #Omnibus #Ecosse #loi #enfants #fessée #interdiction #députés #vote— YouGov France (@YouGovFrance) October 4, 2019
Ce rejet fait suite au succès de la campagne « Be Reasonnable », en désaccord avec cette loi. Cette campagne juge que les parents seraient alors « associés à des criminels et qu’aucune étude ne prouve qu’une punition physique et légère n’est mauvaise pour la santé des enfants ». Toutefois, le vote de cette loi constitue un progrès important et une première en Grande-Bretagne, ce qui est loin d’être le cas dans le monde.
Le Royaume-Uni, mauvais élève sur les droits de l’enfant ?
Cette mesure est une avancée historique sur le territoire britannique ! Cependant, l’Ecosse, elle-même est déjà en retard comparée à ses voisins européens. Dès 1979, la Suède fut le premier pays au monde à prendre une telle mesure. Elle fut rapidement imitée par les autres pays scandinaves. Aujourd’hui c’est plus d’une cinquantaine de pays dans le monde qui ont déjà adopté de telles mesures. C’est en juillet 2019 que la France a également adopté des textes de lois qui rendent illégales toutes formes de violences physiques sur les enfants. Dorénavant dans le Code Civil, il y est inscrit que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques et psychologiques ». Actuellement, 22 des 28 pays membres de l’Union Européenne ont déjà pris de telles mesures. Le Royaume-Uni, encore une fois, fait donc figure d’exception européenne !
Alexandre Mondragon