100 des femmes les plus influentes du Royaume-Uni s’associent pour alerter sur la discrimination salariale. La campagne #MeTooPay a été lancée mercredi pour faire changer les mentalités.
“Nous voulons dire à toutes les femmes victimes de discrimination salariale que nous sommes avec elles“. Voici le slogan utilisé par une publicité parue dans le Financial Times mercredi 2 octobre. Cette annonce marque le début de la campagne #MeTooPay, deux ans après #MeToo, lancée par un collectif de 100 femmes les plus en vue du Royaume-Uni. Une campagne lancée suite à un cas particulier qui a fait couler beaucoup d’encre récemment outre-Manche.
Cocorico, malheureusement pour une fois. Ce sont en effet les déboires d’une entreprise française qui sont à l’origine de cette initiative. Stacey Macken a en effet poursuivi la BNP Paribas pour discrimination salariale. Peu après avoir embauché la banquière, la firme tricolore a enregistré l’arrivée d’un nouveau salarié, un homme, qu’elle payait bien plus cher ! Si la jeune femme percevait 120 000 £ par an, son homologue gagnait, lui, 160 000 £ l’année, sans compter des bonus bien supérieurs à ce que percevait Stacey Macken.
Our growing group of #MeTooPay signatories include women who have played leadership roles in some of the UK’s biggest organisations. If you want to join us and fix unfair pay, then sign up here https://t.co/hhqGGiUMVE #Equalpay #Genderpaygap pic.twitter.com/Hw1yuVntj7
— #MeTooPay (@MeTooPay) October 2, 2019
Et si ce cas a choqué les instigatrices de la campagne, leur volonté est bien de changer durablement les choses. “Pour celles d’entre nous qui ont eu la chance d’occuper des postes très élevés dans les secteurs public et privé, il est si tentant de supposer que cela n’arrive plus… mais ce fut un véritable réveil pour nous toutes“, décrit Dido Harding, une des signataires et ancienne patronne de TalkTalk, groupe de télécommunication britannique.
Celle qui est aussi membre du parlement assure que, le problème, c’est surtout les mentalités qui règnent au sein du monde du travail. Selon elle, les patrons sont souvent aveuglés par des préjugés inconscients et peuvent finir par donner une augmentation de salaire aux hommes, sans pour autant le faire pour une jeune femme talentueuse dans le même rôle. La raison qu’elle évoque : les hommes auraient plus confiance en eux que dans la gent féminine, qui elles, n’oseraient pas réclamer de plus hauts émoluments. “Nous devons compenser cela“, affirme Harding, qui précise aussi que les femmes devaient également être formées à la négociation.
Et cette aide, la campagne #MeTooPay compte bien l’apporter via son nouveau site metoopay.co.uk. Il permettra à toutes les femmes de suivre toutes les affaires de discrimination salariale, mais aussi et surtout de recevoir des conseils en terme de compensation et de négociation.
Anthony Guttuso