Extinction Rebellion est un groupe d’actions non-violentes qui veut alerter population comme pouvoirs publics sur le changement climatique. Cependant, l’écologie n’est, pour XR, qu’un point de départ pour tenter de changer tout le système.
La date fatidique approche à grand pas. Non, il n’est pas ici question, pour une fois, du 31 octobre 2019. Le Brexit préoccupe, certes, mais c’est une cause bien plus globale qui occupe les préoccupations de certains. Le changement climatique n’offre en effet guère de perspectives réjouissantes. “La planète est en train de mourir !”. C’est le cri d’alerte que pousse Extinction Rebellion (XR).
Le mouvement social international veut minimiser le risque d’extinction de l’humanité et d’effondrement climatique. Pour cela, le groupe multiplie les actions non-violentes. Manifestation devant l’ambassade brésilienne à Londres pour alerter sur l’incendie qui a ravagé l’Amazonie en août 2019 ou la dernière en date : une fausse scène macabre aux prémices de la London Fashion Week. Alors que les premiers mannequins s’apprêtaient à fouler le podiums, des militants étaient étendus dans une mare de faux sang devant la salle. Un seul message clair : l’industrie de la mode détruit la Terre.
Redonner le pouvoir au citoyen
Pourtant, ce que prêche Extinction Rebellion est bien plus global. “C’est tout le système qui tue la planète”, assure Zion Lights, porte-parole d’Extinction Rebellion UK . Car si l’objectif premier du groupe est de sensibiliser à l’écologie, “ce n’est qu’un point de départ”, selon la représentante du groupe d’actions non-violentes. Les activistes appellent à un profond changement de la scène politique au Royaume-Uni. “Notre démocratie ne fonctionne plus ! Nos dirigeants politiques ont eu des décennies pour agir, notamment vis-à-vis de l’environnement, mais rien n’a été fait. Il faut leur reprendre le pouvoir des mains”, vilipende-t-elle.
Pour cela, XR préconise la mise en place d’assemblées citoyennes. Composées de 20 à 100 personnes, elles seraient en charge de débattre et statuer sur des problèmes de société en compagnie d’experts. “Ce type d’initiative a déjà été utilisé en Irlande, lors du débat sur l’avortement, et ça a marché”, explique Zion Lights. “Le gouvernement n’est pas capable d’agir et, plus globalement, le système ne représente plus les citoyens. Une étude a révélé que 85% des Britanniques se sentaient concernés par le changement climatique… mais on ne voit pas du tout cela en politique, dans les médias…”.
Ces Britanniques seront d’ailleurs dans la rue lors de la prochaine Youth Strike for Climate Change, le 20 septembre 2019. Car “à quoi bon aller travailler, ou se préparer au monde du travail à l’école si la planète meurt ?” Mais plus que cela, c’est un réel outil pour impacter le “business” et changer les mentalités.
Anthony Guttuso