Au-delà des responsables politiques britanniques, la décision de Boris Johnson de suspendre le Parlement du 10 septembre au 14 octobre fait grincer des dents. De la société civile aux dirigeants internationaux, ce nouveau séisme qui enfonce un peu plus le pays dans une crise politique profonde fait réagir.
Les Britanniques s’indignent
La décision du Premier ministre n’enchante absolument pas les citoyens du Royaume. Selon un sondage pour Yougov, ce serait 47% des Britanniques qui seraient opposés à cette décision contre seulement 27% qui l’approuverait. Un mécontentement illustré par plusieurs actions plus concrètes. L’initiative la plus populaire est la mise en place d’une pétition sur le site du Parlement qui a atteint 1.5 millions de signatures le 29 août 2019.
Petition to stop Johnson suspending Parliament soars to 1.4m signatures https://t.co/MKFJEvbVjI
— Irina Gatti (@IrinaGatti) August 29, 2019
Un chiffre obtenu plus rapidement que pour la pétition qui appelait à un nouveau référendum. Alors que 100 000 signatures sont nécessaires pour qu’une pétition soit étudiée par le Parlement, les députés de l’opposition pourraient utiliser cet outil de démocratie directe pour déjouer les plans du gouvernement. Le 28 août, des manifestations ont eu lieu devant Westminster et dans tout le pays. Le slogan « Stop the coup » repris par les manifestants montre le sentiment de la population envers une mesure anti-démocratique.
Une annonce qui fait le tour du monde
Ce « shutdown » a évidemment fait réagir la classe politique britannique de Jeremy Corbyn, leader de l’opposition, à John Bercow, président conservateur de la chambre des Communes en passant par Nicola Sturgeon, Première ministre d’Ecosse. Les dirigeants à travers le monde ont également commenté l’actualité britannique. Si Donald Trump a félicité son homologue britannique qu’il qualifie de « très grand homme », les dirigeants européens ne sont pas aussi flatteurs à l’égard du Premier ministre. David Sassoli, le nouveau président du Parlement européen, a vivement critiqué cette décision et rappelle qu’« écouter le Parlement est toujours bon pour la démocratie ».
Ascoltare i Parlamenti fa sempre bene alla democrazia. Per questo è meglio tenerli aperti. #Prorogation
— David Sassoli (@DavidSassoli) August 28, 2019
Le Premier ministre finlandais a, lui, appelé à faire preuve de « bon sens ». Toutefois, après être sortis optimistes de leurs rencontres avec le Premier ministre, Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont abstenus de tout commentaire sur cette actualité. La suite des évènements ne manquera sûrement pas de faire réagir l’ensemble des dirigeants européens sur ce dossier brûlant.
Alexandre Mondragon