Yesterday : Un film sur le plagiat… Plagié

C’est l’histoire d’un film sur le plagiat… Qui sent sacrément le copié-collé. Yesterday est sorti au cinéma le 3 Juillet, et a de nombreuses ressemblances avec une BD parue en 2011, écrite par David Blot, journaliste français à Radio Nova.

Dans ce film, un musicien anglais fan des Beatles essayant de percer se réveille dans un monde où le groupe mythique n’a jamais existé. Il décide de les plagier et devient une star mondiale. Mais le sentiment de culpabilité va très vite le rattraper… Un scénario attrayant, dans un premier temps. Mais quelque chose cloche.

Dans la BD Française de David Blot et Jérémie Boyer, le personnage principal se réveille aussi dans un monde sans Beatles et décide de s’emparer de leurs titres. Sa petite amie s’appelle également Ellie. Et la BD, quant à elle, s’appelle aussi… Yesterday ! Ce n’est pas tout. L’histoire ressemble aussi étrangement à celle du film de Laurent Tuel, Jean Philippe. Fabrice Luchini se réveille dans un monde où personne ne connaît Johnny Hallyday, de son vrai nom Jean-Philippe Smet… Les Anglais auraient-ils plagié les Français ?

David Blot réagit et les Français s’insurgent

Le créateur de la BD a décidé de ne pas porter plainte. Dans une interview accordée à ActuaSF il a déclaré qu’il peut arriver que des scénarios soient similaires dans le monde de la pop-culture. Lui-même s’est rendu compte de l’existence du manga I’m a Beatles au scénario similaire, publié avant sa BD. Pourtant, le chroniqueur musical a mis sa bande dessinée en ligne gratuitement, avant la sortie du film dans les salles de cinéma françaises. Tout le monde peut se faire son propre avis sur la polémique. Pour certains, cela est évident, les Anglais ont plagié les Français : D’autres interpellent même Universal, producteur du film, directement sur Twitter

Plutôt la bd Yesterday de David Blot. pic.twitter.com/b0sjAiMzIR

— Vilou (@viL0u) July 2, 2019

Cependant, il est à noter que le plot du film est différent de celui de la BD dans la trame. Dans la bande dessinée, John Duval, le personnage principal, se retrouve en 1960 grâce à un voyage dans le temps, époque où les Beatles n’existent pas. Dans le film, l’intrigue est différente. Jack, musicien inconnu au bataillon, est le seul à se souvenir des Beatles après un accident de la route.

Des similitudes avec d’autres créations

Yesterday ressemble à bien d’autres films. Le long-métrage Jean Philippe, sorti en 2006 en fait parti, et le réalisateur Laurent Tuel n’a pas donné suite à la polémique. Dans celui-ci, le héros est un fan inconditionnel de Johnny Hallyday et se retrouve dans un monde où personne ne le connaît. Il va alors retrouver Jean-Philippe Smet, en simple patron de Bowling et essayer de le faire devenir une rockstar.

Enormity, livre de Nick Milligan publié en 2003, se rapproche aussi du scénario concocté par Richard Curtis et Danny Boyle : un héros atterrit sur une planète inconnue et en profite pour copier les titres des stars mondiales, notamment des Beatles. Quand beaucoup d’ouvrages constituant la pop culture se croisent ou ont des similitudes, peut-on vraiment parler de plagiat ?

Les réalisateurs répondent

Les journaux américains Variety et Indiewire se sont aussi penchés sur le cas de Yesterday. Ils ont démontré les ressemblances entre la BD et le film, en pointant du doigt les scénaristes mais aussi en partageant la BD de David Blot et Jérémie Royer. Danny Boyle et Richard Curtis quant à eux, ont affirmé dans Variety avoir trouvé l’idée auprès de Jack Barth, un des scénaristes des Simpsons. Richard Curtis l’a empruntée à celui-ci, puis développée. Il envoie ensuite le script à Danny Boyle, qui s’est dit après l’avoir lu «Je dois le faire !».

Milan Tinnirello

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