C’est au musée de l’histoire de l’immigration, à Paris que vous pourrez découvrir avec plaisir, l’exposition Paris-Londres, Music Migrations. Dés le début des années 60, et jusqu’à la fin des années 80, de nombreux courants musicaux liés aux flux migratoires ont métamorphosé ces deux villes en capitales multi-culturelles. Au Palais de la porte Dorée, on explore, à travers un parcours immersif et efficace, les liens qui unissent musique, politique et migration.
Aujourd’hui, Paris et Londres ont évolué dans un espace mondial en pleine reconfiguration. Si elles ont acquis le statut de ville mondialisées, c’est grâce à cette histoire immigrée, culturelle, militante et compliquée. Passant sans cesse d’une ville à l’autre par des images, des affiches, des instruments, des interviews et des bornes sonores, le fil de l’exposition décrit les différentes étapes de cette lutte des communautés. L’exposition présente tout de même plus de 600 documents et œuvres d’art liés à la musique !
Swinging Sixties : les temps changent
Période charnière, les années 1960 sont marquées par les retombées d’une prospérité économique record, et par les transformations du paysage urbain que connaissent, à des degrés différents, la France et l’Angleterre. A Londres, cette période est symbolisée par des révoltes contre la pauvreté, les violences et les discriminations. Mais il faudra attendre la deuxième moitié des années 1970 pour que Paris emboîte le pas en tissant des liens avec Londres. Dans les deux villes, la jeunesse s’empare de la musique. Au fil du parcours, découvrez des objets d’origines, des sculptures, et des instruments de musique par dizaines, au rythme des Beatles. Disséminées également tout au long de l’exposition, des salles avec grands écrans et coussins douillets, pour s’installer et écouter des interviews et reportages sur le sujet.
Punk Seventies : rebellion !
Au début des années 1970, l’Europe occidentale entre dans un contexte de récession économique. De part et d’autre de la Manche, les politiques migratoires des gouvernements se durcissent. A partir de ce moment-là, les scènes rock parisienne et londonienne se mobilisent autour de l’antiracisme. Sur fond de Sex Pistols, utilisez les casques audio à votre disposition un peu partout, dans lesquels vous pourrez entendre les musiques symboliques de cette période. Parmi les dizaines de choses à découvrir également, des affiches uniques de l’Atelier populaire, entres autres, défendant les travailleurs et les immigrés.
Sweet Eighties
Au début des années 1980, la multiplication des actes et des violences racistes, et les succès électoraux du Front national, notamment, ainsi que l’accentuation des phénomènes d’exclusion sociale des jeunes des classes populaires et les expulsions conduisent à une mobilisation contre les inégalités. Le tournant des années 1980 est donc un moment privilégié de mise en connexion des artistes entre paris et Londres. C’est à la fin des années 1980 que cette diversité culturelle devient le moteur de la modernité en Europe.
Partout, les différentes salles et les couleurs vives nous font entrer dans de petits univers particuliers, tous uniques à leurs façons. Pour cette exposition, pas besoin d’être érudit ou spécialiste : contentez vous d’ouvrir les yeux, et éventuellement pour approfondir, de vous concentrer sur les petites explications qui accompagnent chaque élément. Claire, efficace et bienvenue, cette exposition présente les fondements de la musique de l’immigration à Londres, et Paris, simplement.
Chloé Duguard
PRATIQUE
Jusqu’au 5 janvier 2020