Le tabac c’est tabou… mais qui en viendra à bout ? Les premiers en s’en rapprocher se trouvent peut-être outre-Manche. En effet, le parlement britannique a annoncé vouloir mettre fin au tabagisme d’ici 2030 dans le cadre d’une série de mesures mises en place pour lutter contre les causes de maladies “évitables”. Pourtant, “seulement” 14% de sa population fume, quand 32% des Français font de même et figurent même parmi les plus mauvais élèves d’Europe. Seuls les Bulgares et les Grecs consommaient plus de tabac que nous, en 2017.
Car s’il y avait 1,6 million de fumeurs de moins en 2018 par rapport en 2016, la cigarette reste beaucoup plus consommée sur le Vieux-Continent, où chaque fumeur s’en allume 15 par jour en moyenne, plus que de l’autre côté de la Manche. Une différence qui s’explique peut-être par une différence de mentalité… ou par le caractère répressif des sanctions envers les fumeurs.
Déjà, le paquet de cigarettes coûte environ 12£ à Londres, soit plus ou moins 1,5 fois son prix français. Et les potentielles amendes pour jet de mégot sur la voie publique pourraient faire partir en fumée encore plus vite ce qu’il reste dans votre porte-monnaie. Si l’amende est de 68€ en France, elle peut s’élever jusqu’à 150£ dans la capitale anglaise. De quoi faire passer l’envie de dégrader l’environnement… ou celle de continuer la cigarette?
En tout cas, certains, pour ne plus en racheter, se tournent vers la cigarette électronique. Un phénomène très tendance au Royaume-Uni, puisque 6,3% des adultes vapotent régulièrement, soit presque deux fois plus qu’en France.
Les cigarettes électroniques sont "incontestablement nocives" et devront être régulées, selon un rapport présenté aujourd'hui à Rio de Janeiro par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui déconseille ces dispositifs à ceux qui veulent arrêter de fumer #AFP pic.twitter.com/Vn7wPNNkoq
— Agence France-Presse (@afpfr) July 26, 2019
Pourtant, un nouveau rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) alerte sur la dangerosité de cet objet pour la santé, alors qu’il est bien souvent utilisé pour arrêter de fumer. L’OMS demande même aux Etats de réglementer son usage. “Si vous l’interdisez, très bien. Si vous ne l’interdisez pas, régulez-la, ne la laissez pas librement parce que les jeunes vont l’utiliser“, avertit le rapport. Celui-ci admet cependant que les preuves quant à sa toxicité sont “non-concluantes”. Reste à savoir si les prochains rapports seront, eux, plus concluants…
Anthony Guttuso