Après sa victoire hier lors du vote qui l’opposait à Jeremy Hunt pour le poste de leader du Parti conservateur, l’ancien Maire de Londres prend officiellement la tête du gouvernement ce mercredi 24 juillet.
La ligne des Tories est maintenant très claire: tenter de négocier un nouveau “deal” avec l’Union Européenne… ou partir sans accord. Cependant, dur de savoir ce qu’il va réellement se passer tant Boris Johnson divise au sein de la sphère politique.
Seule certitude pour l’instant: les leaders des autres partis lui sont farouchement opposés. Jo Swinson, fraîchement élue chez les libéraux-démocrates, veut empêcher que le Brexit ne se produise et Jeremy Corbyn, chef du “Labour Party”, envisagerait même de déposer une motion de censure à l’encontre du futur gouvernement Johnson. Peu de chances qu’elle aboutisse pour autant à un vote de défiance victorieux, car tout le monde à la tête penchée sur le “Brexit Deal”.
C’est aussi le cas à Bruxelles, où les sons de cloche sont très divergents. Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission européenne, a déclaré que l’UE ne négocierait plus le précédent accord.
“Les conditions de ce départ ont été négociées depuis trois ans […] j’espère que Boris Johnson honorera les engagements pris par Theresa May”, a même ajouté Alexandre Holroyd, Député des Français d’Europe du Nord, sur le plateau de BFM Business mardi 24 juillet matin.
Ces engagements, Michel Barnier, Chef de la négociation avec le Royaume-Uni, s’est pourtant dit prêt à en rediscuter.
We look forward to working constructively w/ PM @BorisJohnson when he takes office, to facilitate the ratification of the Withdrawal Agreement and achieve an orderly #Brexit. We are ready also to rework the agreed Declaration on a new partnership in line with #EUCO guidelines.
— Michel Barnier (@MichelBarnier) July 23, 2019
Comme lui, d’autres politiques veulent travailler main dans la main avec l’ancien député d’Uxbridge et de South Ruislip. Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen, future présidente de la Commission européenne, sont prêts à dialoguer avec Boris Johnson, dès qu’il prendra ses fonctions. C’est ce qu’ils ont annoncé ce mardi lors d’une conférence de presse donnée à l’Elysée, à l’occasion d’une visite officielle de l’ancienne ministre allemande.
Et si le Brexit est sur toutes les lèvres, ce n’est pas la seule question chaude que l’ancien secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères aura à traiter. Avec son éternelle volonté de durcir les conditions du droit d’asile, ainsi que son inaction face au réchauffement climatique, nul doute que ses adversaires politiques auront du grain à moudre.
Anthony Guttuso