Suivez le guide, Alex est on the Road. C’est plus qu’un slogan puisque c’est le pseudo qu’Alexandre Zouaghi s’est choisi sur le net. Le Parisien qui se définit comme « influenceur » a fait de la photo et de la communication digitale son métier, toujours en décalage horaire. Actuellement aussi guide esthétique, l’as de la communication ajoute à son CV surprenant celle de père.
En voilà un qui signe ses photos d’une… lettre comme Zorro signait ses oeuvres à la pointe de son épée. A on the Road a une arme qui touche la planète entière, son appareil photo. Sur son blog mais aussi son compte instagram, ce trentenaire installé à Londres fait voyager les amoureux de la ville avec ses clichés aux couleurs chaudes et conviviales. Pour découvrir mieux ces nouveaux endroits à explorer, l’influenceur partage à présent ses adresses dans des tours à Notting Hill où le Français a construit son nid familial. Un tableau couleur locale qui avait pourtant commencé à 1000 lieues de l’ouest londonien
Les voyages forment la jeunesse
Dès le départ, il annonçait une aventure bien différente. La carrière d’Alexandre Zouaghi n’a pas toujours été rythmée par le nombre de likes et mais il a d’abord fréquenté les rangs d’oignons des élèves, déjà en décalage horaire ! « Avant, j’étais enseignant, j’étais professeur de chinois en France puis à New York » avoue le « voyageur expatrié », terme qui lui sied à perfection. « Partir à l’étranger a vraiment été un vrai tournant dans ma vie, avant je pensais faire le même métier toute ma vie, et je me suis rendu compte que notre génération a le droit d’avoir plein de vies , même de recommencer à zéro. ». Et pourtant, et entre deux posts Instagram à partager ses photos de la grosse pomme avec sa famille, Alexandre va faire l’expérience de quitter son travail et une ville en ébullition. Une nouvelle offre d’emploi l’attire en effet le jour de sa pendaison de crémaillère new-yorkaise et trois mois plus tard, le voilà dans l’équipe fondatrice du lycée Winston Churchill de Wembley jusqu’à tomber amoureux fou de la capitale britannique.
Coup de flash à Notting Hill
« New York, c’était comme le début d’une relation amoureuse, c’était très passionnel, Londres s’est imposée à moi, j’y étais venu comme touriste. Mais c’est désormais la ville de mon coeur, en plus elle me touche par ses différents quartiers, Camden, Notting Hill…» Car tout a démarré de façon digitale dans cet ouest londonien. En quatre ans ce coin devient son terrain de jeu voire sa focalisation. « J’étais connu pour ses photos, on m’a même appelé Mr Notting Hill » se souvient l’amoureux de ces lieux. Et cela marche car, sans le chercher, en 7 mois, le nombre de followers augmente, jusqu’à à atteindre les 50 000 fans un an plus tard avec le début des collaborations, des invitations aux événements, et des rémunérations. « Je suis rentré dans l’ère des réseaux sociaux sans jamais penser qu’on pouvait vivre du contenu d’Instagram tout en développant cette communauté. C’était mon premier bébé (Rires !)» plaisante l’ancien enseignant. Il y a un an, à la remise de diplômes de ses premiers élèves, il quitte le lycée, comme le symbole d’un partage scolaire terminé pour débuter un autre genre de générosité.
Faire le tour des réseaux avec un lien vraiment social
« C’est assez compliqué de donner une définition de mon métier, je dis que j’ai finalement réussi à faire de cette passion créative pour la photo et de l’écriture un travail. Le mot d’influenceur est teinté de mauvaise réputation » avoue le principal intéressé. L’objectif : donner l’envie mais pas forcément de consommer, plus de créer et montrer aux followers ce dont ils se croient incapables. Les conseils deviennent vraiment partages lors d’expériences plus étonnantes, par exemple quand le bloggeur a amené des followers en voyage à Lisbonne ou Copenhague ou a dévoilé ses secrets de retouche-photo sur les réseaux sociaux. « Dans « réseau social », il y a « social » et maintenant, je me balade 3 heures avec mes clients pour montrer comment cela marche. » Le photo-tour donne l’impression de se promener avec ce guide local et de se sentir comme à la maison dans ce quartier pittoresque sans craindre les foudres des habitants avec l’envie de photographier les lieux favoris du content writer même avec un simple téléphone : « Je n’ai pas de formation de photographe non plus, l’angle, le regard s’apprennent avec le temps. C’est l’occasion de prouver que pour prendre une belle photo, il suffit d’ouvrir le bon oeil. »
Un professeur 2.0 papa
Dans un pays où les instagrammeurs annoncent les partenariats avec les marques, le Français ne renonce à rien : ni à son côté francophone, ni à sa vie trépidante de père. « Rien ne prépare à l’expérience d’être parent. J’ai ralenti la cadence pour avoir plus de temps avec mes enfants. Sur le papier c’est bien. Et à partir du moment où tu abandonnes tes envies personnelles, tout va mieux. Faire des voyages en famille, des shootings sont de superbes expériences pour eux et moi. » assure le père de deux enfants. L’organisation devient reine avec ce papa londonien enchaînant les siestes du bébé, véritables moments de travail pour Alexandre et les après-midis au parc ou dans les coffee-shops, parfois nouvelles adresses à rajouter à son blog. Segmenter le privé et le public donc ? « Je différencie les choses, et si je partage du contenu sur ma famille c’est de façon très spontanée, rien n’est calculé. » Londres a vraiment agi comme une révolution sur la vie du trentenaire : « Jamais je ne me serais dit je vais quitter mon boulot sécurisant pour devenir freelance, monter ma boîte et prendre ce chemin qui m’effrayait. Je pense que j’ai acquis cette vision de l’avenir aussi par mes voyages et mes expatriations. Maintenant à 30 ans c’est cool de pouvoir se remettre en question. Mais je n’ai pas tout fait encore j’ai plein de choses à apprendre, encore une nouvelle étape qui s’amorce. » avoue-t-il.