Depuis l’annonce du Brexit, les importations de vins européens vers le Royaume-Uni ont augmenté de manière considérable. Cela prouve une crainte des opérateurs britanniques qui, en raison de l’insécurité administrative commencent à gonfler leurs stocks.
Selon Business France, entre le premier trimestre 2018 et celui de 2019, les importations ont crû de 16% en volume et 23% en valeur. Ce sur-stockage est le résultat de l’inquiétude des grossistes britanniques face à un Brexit encore aujourd’hui sans accord. Cela les oblige à anticiper un potentiel changement de modalités entre les pays de l’Union européenne et la Grande-Bretagne. Le pays le plus sollicité en termes de valeur est évidemment la France avec ses nombreuses régions viticoles et son savoir-faire connu du monde entier. Elle représente, à elle seule, 33% des parts du marché. En termes de volume, les commandes sont passées davantage en Italie et Australie.
Du côté français, cette phase de stockage est perçue très favorablement sur le court terme. Les recettes perçues au Royaume-Uni ces deux dernières années sont excellentes, dans toutes les catégories de vins et spiritueux, que ce soit en volume pour le champagne, le bourgogne… Ou en valeur pour le bordeaux. En revanche, les caves et négociants peuvent craindre qu’à long terme, le marché anglais ne soit plus un allié aussi important.
Si les règles changent et que les échanges ne sont plus intéressants ou accessibles pour eux, ils seront, peut-être, amenés à diminuer les quotas et se diriger vers d’autres boissons.
Emma Lachevre