La compagnie française de Londres fait, encore une fois, le pont entre deux cultures avec cette pièce traduite en 35 langues et œuvre … contemporaine la plus jouée dans le Monde.
Non, David Furlong n’est pas que le trublion lettré des mardis soirs du café-théâtre. L’acteur est également metteur en scène de sa compagnie Exchange Theatre. Toujours à l’affût de nouveautés, la troupe revient sur les planches dans une formule inédite avec Art de Yasmina Reza du 7 au 11 mai. Un huis clos à trois voix centré autour d’une toile … contemporaine, nid de bien de discussions. Marc, Serge et Yvan, les trois héros, amis depuis 30 ans dressent le tableau de leur passé commun. Après « Un petit jeu sans conséquences » et « Cuisines et Dépendances », la compagnie spécialisée dans la revisite moderne des pièces classiques donne, avec le même trio d’acteurs, une nouvelle perspective à la pièce écrite en 1994. A l’heure des dernières répétitions, les acteurs Sébastien Benito, Alexandre Latour et David Kurtz ainsi que leur metteur en scène reviennent sur cette comédie dramatique.
Londres Mag : Pourquoi avoir choisi cette pièce ?
David Furlong : Cela fait 5 ans qu’à côté des cours et de la compagnie professionnelle il y a une section d’amateurs très expérimentés, de gens chevronnés avec qui nous allons au bout des projets. De superbes créations qui furent dans plusieurs cas des succès du théâtre populaire privé français : un petit jeu sans conséquence du trio et deux comédiennes comme pour Cuisines et dépendances. Cette année, ça s’est imposé, on s’est regardés, la pièce qui nous correspond c’est Art. Je voulais que la revisite soit surprenante, tout le monde a des attentes devant Art parce qu’on a tous l’impression de la connaître. Elle est perçue juste comme une grosse comédie alors que non, c’est une comédie fine. C’est un monument de ce style de théâtre étudié depuis plusieurs années, et puis se sont ajoutés des choix personnels. C’est 5 ans de relation, même 10 ans avec David (Kurtz ndlr) qui a suivi les premiers cours du Workshop.
David Kurtz : A chaque pièce, c’était très intéressant et très excitant, très agréable. Comme nous nous connaissons, c’est plus facile d’aller directement au fond des choses.
Alexandre Latour : C’était aussi l’occasion de relever un nouveau challenge, de jouer hors du cadre à 5 et l’idée c’était d’aller plus loin avec sa propre performance et d’avoir un beau projet avec Exchange .
Sébastien Benito : Art c’est une pièce particulière pour moi. A Madrid en 2004, la salle debout acclamant l’acteur argentin Ricardo Darin fut pour moi une révélation, j’ai commencé le théâtre juste après, j’ai vu la pièce, plusieurs fois en espagnol, anglais, jamais en français (Rires.) C’est aussi un peu nos adieux car deux d’entre nous repartirons sur Paris bientôt…
Londres Mag : Comment décririez-vous vos personnages ?
Alexandre Latour : Marc est épidermique, rationnel, un peu prétentieux
David Kurtz : Yvan est tolérant, sensible.
Sébastien Benito : Serge est généreux, tourné vers le futur, un brin condescendant. Et puis, ce qui nous lie tous les trois, c’est la peur d’être seul.
Qu’est ce que représente le théâtre pour vous ?
Sébastien Benito : Ce sont les meilleurs moments de la vie, c’est agréable d’être sur scène pour confronter le travail au public, on est, comme, portés par l’ambiance.
David Kurtz : C’est un lieu de liberté parallèle à une vie professionnelle assez prenante parfois. Cela permet d’avoir un espace où développer des choses différentes. C’est aussi un endroit de croissance, de croissance personnelle, un endroit où on peut apprendre des choses sur soi-même.
Alexandre Latour : Aller au-delà de ce qu’on fait chaque jour. On a des lignes de vie assez différentes. Mais être dans la peau d’autres personnages c’est quelque chose qui rend joyeux où le stress n’est pas négatif, qui apporte de la joie, du rire.
PRATIQUE
Du 7 au 11 mai
White Bear Theatre
138 Kennington Park Road
SE11 4DJ
Billets : £15.