Entre manifestation historique et pétition, la population britannique se dresse contre le Brexit.
Ce samedi 23 mars est a marqué d’une pierre blanche. Dans les rues de Londres, plus d’un million de personnes ont défilé afin de réclamer un nouveau référendum sur le Brexit. Entre Hyde Park et Westminster, le peuple anglais a répondu présent. Sans force de l’ordre aux alentours, cette marche historique s’est déroulée sans encombre, dans le calme le plus total. Hommes, femmes, enfants se sont regroupés, pancartes en mains, créant l’une des manifestations les plus importantes de l’histoire de la capitale, bien devant celle d’octobre dernier qui avait réuni quelques 700.000 personnes. Chants anti-Brexit, slogans ironiques et virulents et autres drapeaux européens accompagnaient cette marche du peuple. Parmi la foule, la première ministre Ecossaise, Nicola Sturgeon, était présente et a déclaré « Nous devons éviter à la fois la catastrophe d’un “no deal” et les dégâts qu’engendrerait le mauvais accord de la Première ministre». Récemment, les dirigeants européens avait accordé un nouveau report du Brexit, au plus tôt le 12 avril.
La pétition en ligne demandant au gouvernement d’annuler le Brexit a, quant à elle, été signée par plus de 5 millions de personnes. Sur Twitter, l’acteur Hugh Grant qui a lui aussi signé le texte, a tweeté : « J’ai signé, comme toute personne sensée dans ce pays. Urgence nationale ». Cette pétition qui vise à révoquer l’article 50 a été lancée par Margaret Anne Georgiadou. Celle-ci a cependant été forcée de supprimer son compte Facebook après avoir reçu de nombreuses insultes et menaces de mort. A ce propos, elle a tweeté : « Hier soir, j’ai reçu trois menaces de mort par téléphone. Qui veut tellement du Brexit qu’il est prêt à tuer pour lui ? »
De son côté, la première ministre Theresa May aurait proposé sa démission aux Brexiters de son camp, en échange de leurs votes en faveur de l’accord négocié avec l’Union européenne. Philip Hammond, chancelier de l’Échiquier britannique, a déclaré à ce propos que : « Changer de Premier ministre ne nous aiderait pas, changer de parti au gouvernement ne nous aiderait pas. Nous devons nous interroger sur le type de Brexit qui est acceptable pour le Parlement. » Il a rajouté qu’un second referendum méritait être reconsidéré.
Johanna Arnoult