Les cent ans de la naissance de Mandela, le centenaire du droit de vote pour les femmes au Royaume-Uni, la plus grande exposition britannique sur Dior, les années londoniennes de Van Gogh, les photos satiriques de Martin Parr… Le calendrier artistique de Londres s’annonce chargé en 2019… et varié ! Peinture, photographie, mode, cinéma, histoire… Londres Mag fait le tour des évènements qui vont faire l’année.
L’hiver s’habille en Dior
Christian Dior : Designer of dreams, du 2 février au 14 juillet au Victoria and Albert Museum
La féminité. Le New Look. L’avenue Montaigne. Les fleurs, la taille fine, les jupes aux genoux… Christian Dior. Le Victoria and Albert Museum va accueillir la plus grande exposition anglaise dédiée au créateur français. Robes, accessoires, parfum, maquillage… Du premier défilé de la maison en 1947 à nos jours, 500 objets originaux rempliront les salles de la Sainsburry Gallery.
Une partie sera consacrée à l’amour que portait Christian Dior à la culture british. « Il n’y a pas d’autre pays, à part le mien, dont le mode de vie m’inspire tant. J’aime les traditions anglaises, la politesse, l’architecture. J’aime même la nourriture ! », disait-il (« There is no other country in the world, besides my own, whose way of life I like so much. I love English traditions, English politeness, English architecture. I even love English cooking. »). Parmi ses clientes, le prodige de la haute couture pouvait compter sur la romancière Nancy Mitford, la danseuse étoile Margot Fonteyn sans oublier la famille royale… Il avait notamment habillé la Princesse Margaret (la sœur de la reine, ndlr) dans une immense robe de tulle blanc le jour de ses 21 ans, en 1951.
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Nelson Mandela : The Official Exhibition, du 8 février au 1e avril au London’s 26 Leake Street de Waterloo Station
Cent ans après sa naissance, que reste-t-il du combat contre les inégalités de Nelson Mandela ? De son enfance à son engagement contre l’Apartheid en passant par la guerre civile et ses années en prison, l’exposition propose une retrospective sur l’héritage de celui qui est devenu le premier président noir d’Afrique du Sud.
Votes for Women exhibition, du 2 février au 10 mars au Museum of London
Rassemblements, vandalisme, prison, grève de la faim… Les femmes britanniques ont mené une lutte de longue haleine pour obtenir le droit de vote au Royaume-Uni. Cent ans plus tard, le Museum of London raconte l’histoire des « Suffragettes », considérées à leur époque comme des criminelles, à travers un documentaire et des centaines d’archives.
Pierre Bonnard : The Color, du 23 janvier au 6 mai à la Tate Modern
C’est le plus grand évènement de ces vingt dernières années consacré à Pierre Bonnard. Avec ses couleurs éclatantes, ses paysages, ses scènes domestiques et ses personnages plongés dans le silence, le peintre est l’un des fondateurs du « Nabi », où les formes et les couleurs sont simplifiées… La Tate Modern abritera une centaine de ses plus beaux tableaux.

« The Window », Pierre Bonnard, 1925
Au printemps, Martin Parr et son amour pour les gens
Only Human : Martin Parr, du 7 mars au 27 mai au National Portrait Gallery
Observer la vie. Mettre en lumière l’étrangeté des comportements humains. Le quotidien des gens, mais surtout, des British. Martin Parr est sans doute le photographe le plus célèbre du Royaume-Uni. Des années Margaret Thatcher jusqu’au référendum sur le Brexit, le professionnel fait la satire de la société britannique. Des images divertissantes, intrigantes. « Je montre les bons et les mauvais côtés de la vie contemporaine, souligne-t-il au Royal Muséum Greenwich. Je retrouve ce paradoxe dans ma relation avec le Royaume-Uni : j’adore ce pays et je le déteste en même temps. À travers mes photos, j’essaie d’exprimer les contradictions et les ambiguïtés dont je suis témoin. » (« My attitude is to show the good and the bad sides of contemporary life. And the same with my relationship to the Uk. I love it and hate It at the same time. The contradictions and the ambiguities that I see is one of the things I’m trying to express through my photography »). De ses photos les plus célèbres à d’autres jamais dévoilées, l’exposition « Only Human », qui se concentrera sur le thème de l’humain, promet d’être une véritable immersion dans le monde décalé de Martin Parr.
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Stanley Kubrick : The Exhibition, du 26 avril au 15 septembre au Design Museum
Des costumes, des accessoires, des maquettes… Tout ce qui alimente le mystère autour des films de Stanley Kubrick sera à retrouver au Design Museum. L’exposition se concentrera sur la relation du réalisateur avec l’Angleterre, où il a notamment tourné « 2001: A Space Odyssey (2001 : l’Odyssée de l’espace) » ou « Full Metal Jacket ».
Jeff Koons, du 7 février au 9 juin à Oxford, au Ashmolean
Jeff Koons est l’artiste contemporain derrière le célèbre « Ballon Dog » en acier inoxydable. Dix-sept de ses réalisations vont tenir compagnie aux anciennes oeuvres du plus vieux musée public du monde, l’Ashmolean à Oxford. L’occasion d’entrer dans le monde de celui qui incarne le luxe dans le monde de l’art.

« Balloon Dog », Jeff Koons © Librado Romero/The New York Times
Cet été, les peintures de Van Gogh viennent se reposer à Londres
Van Gogh and Britain, du 27 mars au 11 août au Tate Britain
Comment la Grande-Bretagne a-t-elle influencé Vincent Van Gogh et vice-versa ? 45 oeuvres majeures répondront à cette question. Parmi elles, « Shoes », « Starry Night on the Rhône » ou encore «L’Arlésienne ». Reconnu comme l’un des plus grands peintres de l’histoire, l’impressionniste néerlandais a vécu à Londres entre 1873 et 1874 à Brixton. Amoureux de la fille de sa logeuse, il travaille en tant que marchand d’art international à Covent Garden. Les romans de Charles Dickens, les promenades dans les parcs… Van Gogh s’imprègne de la culture british. Dans l’une des nombreuses lettres qu’il écrit à son frère Théo, il raconte : « Tout va bien pour moi ici, j’ai une maison merveilleuse et c’est un grand plaisir d’observer Londres, le mode de vie anglais et les Anglais eux-mêmes, et puis il y a aussi la nature, l’art et la poésie, que demanderais-je de plus ? » (« Things are going well for me here, I have a wonderful home and it’s a great pleasure for me to observe London and the English way of life and the English themselves, and I also have nature and art and poetry, and if that isn’t enough, what is? »).

Auto-portrait, Vincent Van Gogh, 1889
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Keith Haring, du 14 juin au 10 novembre à Liverpool, au Tate
Il luttait contre le racisme, l’homophobie, le capitalisme ou encore l’addiction aux drogues. Avec 85 peintures, posters et sculptures, le Tate Liverpool réalise une rétrospective sur l’oeuvre de Keith Haring. Avec ses formes géométriques, ses couleurs pétantes et ses slogans engagés, l’Américain a marqué la pop culture dans les années 80. Son engagement dans la lutte contre le Sida, dont il était atteint lui-même avant de mourir a marqué les esprits.

Keith Haring
En automne, Paul Gauguin, visage d’un peintre abîmé
Gauguin, du 7 octobre au 26 janvier 2020 au National Gallery
La légende dit qu’il a provoqué la coupure à l’oreille de Van Gogh, son meilleur ami. Paul Gauguin est un peintre français majeur dans l’histoire de l’art au 19e. Sa vie ? Une succession de crises. Séparation avec sa famille restée au Danemark, la mort de sa fille, une blessure à la jambe qui ne guérit pas et le pousse à une tentative de suicide… Si le post-impressionniste a vécu dans la pauvreté, il ne saura jamais que son tableau, « Quand te maries-tu » (1892) sera l’œuvre la plus chère du monde, vendue à 270 millions d’euros en 2015. Elle fait partie des travaux réalisés à Tahiti ou dans l’Archipel des Marquises, la période la plus célèbre de sa carrière. Pourtant, Paul Gauguin a aussi peint de nombreux auto-portraits dans la dernière partie de sa vie. L’exposition, prévue au National Gallery, a justement choisi de mettre en avant ces pièces. Tantôt réincarné en Jésus Christ dans « Christ in the Garden of Olives » (1889), tantôt en Jean Valjean, le héros des « Misérables », la série de peintures montrera le travail de Gauguin sous un tout nouveau jour.

Auto-portrait, Paul Gauguin, 1885
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Rembrandt’s Light, du 4 octobre au 2 février 2020 au Dulwich Picture Gallery
350 ans après sa mort, Le Dulwich Picture Gallery présentera une série de tableaux de Rembrandt sous un thème : la lumière. Comment l’artiste néerlandais a-t-il utilisé son pinceau pour créer son clair-obscur ? De « Fille à la fenêtre » (1645) à « Philemon and Baucis » (1658), le musée se fera prêter 35 œuvres internationales.
William Blake : The Artist, du 11 septembre au 2 février 2020 au Tate Britain
Aquarelle, peinture à l’huile, lithographie ou encore poésie… William Blake, passionné par la place de la religion et de la mythologie au sein des Hommes, avait plus d’une corde à son arc. Près de 300 œuvres retraceront la vie de celui qui a influencé l’ère romantique, expliquant les secrets derrière chaque pièce
Cars, à partir du 23 novembre au Victoria and Albert Museum
L’évènement à ne pas rater pour les amoureux de l’automobile. La voiture existe depuis 130 ans… Comment imaginer un monde sans, aujourd’hui ? Alors que l’industrie ne cesse d’évoluer vers des véhicules électriques, toujours plus confortables et intelligents, le V&A propose un retour en arrière pour comprendre comment la voiture a complètement bouleversé notre mode de vie.
Émilie Moulin