Alors que le Royaume-uni peine à exprimer son opinion d’une seule et unique voix, les autres pays d’Europe s’impatientent. Le parti conservateur commence à réfléchir à son nouveau leader.
Pour Emmanuel Macron, c’est assez. D’après le Point, le président français s’opposerait demain à un report du Brexit, réduisant à néant la dernière demande de prolongement de l’article 50 par Theresa May. « À ce stade, essayons de décider », aurait confié l’entourage du président français. Désaccord soutenu par Donald Tusk. Dans une allocation officielle, le président du conseil européen a annoncé qu’il pourrait accorder une extension de l’article 50 uniquement si la chambre des communes soutient la proposition de Theresa May.
L’Allemagne et la France avaient montré plus tôt, mardi 19 mars, leur mécontentement quant à l’indécision du Royaume-Uni face au Brexit. La ministre française des affaires européennes, Nathalie Loiseau a déclaré : «Nous sommes dans une impasse du fait de la décision des Britanniques et l’incertitude est insupportable». Son homologue Allemand, Michael Roth, a pour sa part, rajouté : «L’ambiance est très mauvaise, nous sommes réellement épuisés par ces négociations».
Tous deux se trouvent à Bruxelles afin d’assister à une réunion de préparation du sommet européen qui aura lieu jeudi et vendredi prochains. De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a affirmé son intention de « se battre jusqu’au bout » afin d’obtenir un accord sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE, elle a également annoncé : « Je ne suis actuellement pas en mesure de vous dire quelle sera ma position jeudi, parce que cela dépend de ce que va présenter Theresa May ». Selon Downing Street, la première ministre britannique Theresa May ne demandera pas un long délai à l’UE concernant le report du Brexit. Son porte-parole a également laissé entendre que la première ministre britannique partage la “frustration” du public face à “l‘incapacité du Parlement à prendre une décision“. Le rédacteur politique adjoint de la BBC, Norman Smith, pense que ce retard ne se prolongerait pas au-delà de la fin du mois de juin.
La première ministre se trouvant dans une situation délicate depuis le début de cette bataille, de nombreux députés jugent que ses jours à la tête du gouvernement sont comptés. Les discussions vont bon train au sujet du nom de son remplaçant, et il se pourrait qu’il s’agisse du membre du parti conservateur Boris Johnson. Celui-ci est actuellement le favori des militants conservateurs qui soutiennent le Brexit. Toutefois, l’ancien maire de Londres devrait d’abord surmonter un obstacle de taille : convaincre les députés conservateurs qui, pour l’instant, jurent de quitter leur parti si Boris Johnson en devenait le chef.
Johanna Arnoult