Brexit entre inquiétude et indécision

Theresa May pourrait renoncer à un troisième vote sur l’accord de retrait, les enfants de parents européens pourraient devenir sans-papier et une marche pro Brexit contre la trahison des députés a débuté.

L’accord de la première ministre britannique Theresa May avait été rejeté pour la seconde fois le 12 mars dernier à 391 voix contre 242. Un vote crucial pourrait de nouveau avoir lieu d’ici mercredi 20 mars. Theresa May a annoncé qu’elle se laissait jusqu’à cette date pour tenter de faire approuver par le Parlement de Westminster cet accord de retrait négocié avec les Européens. Pourtant, rien n’est sûr et il se pourrait bien que celle-ci renonce à soumettre de nouveau au vote des députés cet accord si elle n’obtient pas suffisamment de soutien, ce qui repousserait encore une fois le Brexit. Philip Hammond, le ministre des finances britanniques a déclaré : « Nous ne présenterons de nouveau l’accord que si nous sommes sûrs qu’un nombre suffisant de nos collègues et du DUP (parti unioniste nord-irlandais) sont prêts à le soutenir afin qu’il passe au Parlement ».

"Did you tell your colleagues you were going to abstain?"

"No, I don't think so"

Chancellor Philip Hammond tells the Andrew #Marr programme that he voted with the government in last week's vote on the prime minister's #Brexit deal
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— BBC Politics (@BBCPolitics) March 17, 2019

De leur côté, les partisans pro-Brexit ont entamé une marche contre la trahison des députés. Ces marcheurs qui craignent que la sortie de l’UE n’aboutisse pas ont débuté une randonnée de 430 kilomètres qui a démarré le 16 mars à Sunderland et qui se terminera à Londres le 29 mars prochain, date supposée du Brexit. Une cinquantaine d’entre eux poursuivront cette marche jusqu’au bout. Un des habitants de Middlesbrough (là où se trouvait le rassemblement hier ndlr) qui s’est joint à cette randonnée a fait allusion au mouvement des gilets jaunes en déclarant : « Ce qui se passe en ce moment est une trahison, Le Brexit doit avoir lieu le 29 mars, comme prévu, sinon on va se retrouver avec une situation similaire à celle de la France. »

Concernant les répercussions du Brexit, des milliers d’enfants de ressortissants de l’UE risquent de devenir une nouvelle “génération Windrush”, a déclaré une organisation caritative pour les enfants. Celle-ci craint que de nombreux enfants ne deviennent des sans-papiers de la même manière que les enfants des Caraïbes qui sont arrivés au Royaume-Uni il y a des décennies. Actuellement, les enfants ressortissant de l’UE sont au nombre de 900 000 au Royaume-Uni, dont environ 285 000 sont nés dans ce pays. L’association Coram Children’s Legal Centre craint que ceux placés en familles d’accueil, dans des foyers d’accueil et d’autres issus de familles vulnérables ne passent à travers le filet du nouveau système d’enregistrement du ministère de l’intérieur pour les ressortissants européens après le Brexit. Le ministère de l’Intérieur estime qu’entre 10% et 20% de tous les demandeurs seront vulnérables, incapables de fournir des preuves documentaires de leur séjour au Royaume-Uni.

Johanna Arnoult