Le Brexit entre rencontre décisive, simulation et projet économique.
La ministre française de l’Europe, Nathalie Loiseau a récemment déclaré que le Royaume-Uni devait rapidement présenter de nouvelles propositions concernant le Brexit. Alors que celle-ci se prépare à rencontrer Stephen Barclay, le secrétaire britannique du Brexit, elle a également expliqué que l’incertitude concernant la sortie du Royaume-Uni de l’Europe inquiétait beaucoup les autres pays européens avant d’ajouter : «Tout ce que nous vivons est sans précédent et nous ne voulons clairement pas faire la leçon. Mais le temps presse et je pense qu’il aurait été préférable pour les gens et les entreprises de vivre avec plus de certitude qu’aujourd’hui. Mon sentiment est que c’est un moment historique, et vous devez être à la hauteur du moment.»
Pendant ce temps, le gouvernement britannique pourrait bien supprimer jusqu’à 90% des frais de douane si un Brexit sans accord avait lieu. Ce libéralisme du commerce international viserait à compenser les causes d’un no deal. Ce projet pourra être dévoilé dans le cas où Theresa May échouerait à nouveau à faire accepter son projet d’accord sur le Brexit avec les vingt-sept le 12 mars prochain. Liam Fox, premier ministre britannique du commerce international a déclaré : «Le gouvernement annoncera ce qu’il estime être les tarifs douaniers pertinents si nous arrivons à un scénario de ”no deal”»
Côté Français, les simulations de répercutions d’un Brexit sans accord ont touché les voyageurs souhaitant prendre l’Eurostar à destination du Royaume-Uni, suite à une revendication de la douane. Cette protestation des douaniers de la Gare du Nord, qui affirment que la France n’est pas préparée au Brexit, fait suite à une action similaire des travailleurs des ports de la Manche qui a eu lieu dès le début de la semaine. Les trains Eurostar en provenance de la capitale française ont donc été retardés d’une heure hier, mercredi 6 mars, en raison des vérifications de sécurité plus pointilleuses. Les passagers ont signalé que les agents posaient plus de questions que d’habitude à la vérification des passeports et que les contrôles de sécurité des bagages prenaient également plus de temps qu’autrefois. Cette simulation a donc entraîné d’énormes files d’attentes et des retards de trains. Les travailleurs exigent un renforcement du personnel afin de les aider après le Brexit, ainsi qu’une meilleure rémunération des heures de nuit et une indemnité de danger avant le départ du Royaume-Uni de l’UE. Philippe Bollengier de la CGT a déclaré à propos de cette protestation : « Les contrôles seront renforcés. Aujourd’hui, vous avez une démonstration de ce qui va se passer. »
Johanna Arnoult