Le groupe Nouvelle Vague fête cette année ses 15 ans de carrière, à cette occasion, les membres fondateurs Oliver Libaux et Marc Collin ont décidé de sortir leur nouvel album « Rarities » avec une face B, compilation d’inédits « Curiosities ». Londres Mag a interviewé Marc Collin pour qu’il nous en dise un peu plus sur ce projet.
Vous fêtez cette année vos 15 ans de carrière, ça vous fait quoi d’avoir 15 ans ?
C’est étonnant, déjà parce que quand le premier album est sorti, on aurait jamais imaginé que cela durerait 15 ans ! C’est une des surprises de ce métier, on ne sait jamais quel projet conduira au succès. Honnêtement, je suis assez content et fier de ce que le groupe a fait, finalement, on n’a pas mal géré notre carrière en sortant quand même 5 albums, et en assurant beaucoup de tournées, en amenant toujours quelque chose d’assez surprenant aussi j’espère. Si les gens continuent de venir nous voir sur scène ou d’acheter nos disques, c’est qu’on a créé quelque chose d’assez intemporelle, d’un peu hors mode et c’est bien de se dire que les gens continuent d’écouter notre musique 15 ans après.
Pourquoi avoir attendu si longtemps pour sortir un nouvel album ?
On pensait avoir tout dit… Le projet était basé sur une idée assez forte, alors soit il faut continuer à creuser l’idée, mais à un moment donné on arrive au bout et donc l’évolution est obligatoire, soit on change radicalement. Par exemple, entreprendre des reprises de rockabilly au risque de perdre notre public ou d’en gagner un nouveau etc. Et puis finalement je me suis dit qu’on allait rien faire (rire). Comme les membres du groupe font tous autre chose à côté, chacun a pu se permettre un petit break, et puis selon moi c’était quand même dommage de ne pas refaire de disque, nous avons quand même une vraie fan base avec des gens qui attendent des tournées. Les 15 ans c’est l’anniversaire, donc l’occasion de sortir ces deux albums inédits « Curiosities et Rarities ». Peut-être que dans le futur un nouveau disque avec des chansons originales verra le jour, mais rien n’est prévu pour l’instant.
Que veut dire le nom de l’album « Rarities » ?
Ça veut dire rareté. Ce sont des morceaux qui sont déjà sortis mais qui ne sont disponibles que depuis quelques années, que sur des éditions spéciales de nos anciens albums. Ces morceaux-là on ne peut plus les trouver, sauf chez des collectionneurs ou à la revente. “Rarities” était donc l’occasion de ressortir ces morceaux introuvables. Le deuxième volume « Curiosities », qui est un clin d’oeil à l’album de 1984 de The Cure, comporte des titres jamais sortis, enregistrés a l’époque entre 2004 et 2009 mais qui, pour plusieurs raisons n’ont jamais été mis sur disque.
Pourquoi avez-vous choisi Melanie pain et Elodie Frégé pour vous accompagner sur cette tournée?
Mélanie Pain c’est la chanteuse historique, la voix de Nouvelle Vague depuis 2004, et Élodie Frégé, elle nous accompagne sur scène depuis 3-4 ans, il était donc normal que toutes deux soient présentes. Mélanie sera là tout le temps, accompagnée soit d’Elodie, soit de Phoebe Killdeer, en fonction de leurs disponibilités.
Pourquoi venir à Londres, quel rapport entretenez vous avec la musique et la culture British ?
Et bien, j’adore le punk, très présent en Angleterre. J’étais fan de tous ces groupes comme The Clash, The Cure etc, la scène anglaise nous a beaucoup influencés en tant que groupe français. L’histoire de Nouvelle Vague a commencé en Angleterre, on a signé sur un label anglais, les premiers concerts, les premières presses se sont faits en Angleterre. C’est le premier pays qui a compris et aimé notre projet. Le groupe reprend essentiellement des morceaux anglais et ça a plu aux anglophones qu’un groupe français s’attaque à leur répertoire, c’était un vrai risque artistique pour nous.
Pourquoi reprendre du post-punk avec de la bossa nova, quel est le rapport musicalement parlant entre ces deux genres très éloignés ?
En ce qui me concerne, ma culture c’est ce qui s’appelle aujourd’hui le post-punk, la new wave, et la new wave c’est une musique mélancolique, c’est pareil pour la bossa nova, donc retrouver cette espèce de tristesse et ces accords mineurs, ça crée un lien. Ensuite, c’était intéressant selon nous d’imaginer des opposés, par exemple, transposer « Love Will Tears Us Appart » de Joy Division qui a vu le jour dans une cave à Manchester où il faisait certainement pas plus de 5 degrés, chantée par une Brésilienne à Rio, sur une plage avec une guitare. C’est tellement l’opposé que ça engendre quelque chose d’intéressant, et ça a fonctionné.
Comment avez-vous choisi les chansons que vous allez reprendre ?
En fonction de nos goûts essentiellement. Nous essayons aussi de trouver des chansons évocatrices qui ont été un peu oubliées ou alors des belles chansons qui n’étaient pas arrangées du mieux possible et à qui on essaie de donner une seconde jeunesse. Il n’y a pas de règles.
Pourquoi changer constamment de chanteurs, qu’est ce que cela apporte au groupe en général ?
Ça apporte de la fraîcheur, sinon le groupe tournerait en rond je crois. C’est ça qui est compliqué finalement, Nouvelle Vague a 15 ans de carrière, c’est à la fois super et en même temps c’est comme tous les groupes qui durent et qui jouent les mêmes morceaux pendant 15 ans. C’est quand même très long, donc il faut apporter de nouvelles idées et les interprètes apportent des touches nouvelles. On s’inspire aussi d’eux, donc c’est important. La formation n’aurait certainement pas pu continuer pendant toutes ces années avec les mêmes, on se serait tous écharpés !
Est-il arrivé qu’un artiste bouleverse la création musicale du groupe ?
Oui, chaque chanteur amène sa façon de faire et on s’adapte à lui. Camille par exemple, elle déconstruisait les morceaux et prenait beaucoup de liberté, pareil pour Gerald Toto. Chacun apporte sa manière de faire, c’est ça qui est chouette.
Quel a été l’artiste avec qui vous avez le plus aimé travailler, ou celui qui vous a le plus marqué ?
C’est dur de dire ça (rire) … Camille au début, parce que le projet a été créé avec elle. Cette chanteuse a apporté quelque chose d’incroyable.
Avec qui rêveriez vous de collaborer, artiste mort ou vivant ?
Julie London
Depuis 15 ans, vous avez tourné à travers le monde entier, « The Killing Moon » est-elle la prochaine escale ?
(rire) On n’y a pas trop pensé mais qui sait, peut être que dans 15 ans le groupe sera encore là et ira jouer sur la Lune, tout est possible dans la vie.
PRATIQUE :
Le groupe passera par Londres les 22 et 23 avril prochain à l’Assembly Hall.
Johanna Arnoult