En annonçant que les députés auront le choix de repousser le Brexit si son accord de sortie n’est pas validé d’ici le 12 mars, Theresa May annule les espoirs d’un second referendum.
Trouver un plan d’urgence. Mardi 26 février, la Première ministre a annoncé qu’elle laissera les députés choisir si le Brexit doit être reporté ou pas, seulement si son accord de sortie est à nouveau rejeté par la Chambre des communes. Une décision surprenante, puisqu’elle soutenait encore hier, lors du sommet Union européenne-Ligue arabe en Égypte, que « tout report ne résout pas le problème. (« Any delay doesn’t resolve the issue. »). Aujourd’hui devant les députés, elle a rappelé : « Que ce soit clair : je ne veux pas que l’article 50 soit prolongé. Nous devrions nous concentrer sur les modifications de l’accord existant et partir le 29 mars. » (« Let me be clear, I do not want to see Article 50 extended. Our absolute focus should be on working to get a deal and leaving on 29 March. » Theresa May a précisé que le Royaume-Uni devrait tout de même quitter l’UE avant le mois de juin, pour éviter de participer aux élections européennes.
Cette décision lui permet de court-circuiter l’annonce de Jeremy Corbyn, leader de l’opposition, enfin décidé à soutenir un second référendum. Theresa May a depuis toujours fermement refusé de demander une nouvelle fois aux britanniques si le Brexit devait avoir lieu, considérant que cela « menacerait la cohésion sociale ».
Theresa May a donc jusqu’au 12 mars pour mettre au point un accord qui satisfasse les parlementaires et lui donne la possibilité de quitter l’UE le 29 mars. Un pari perdu d’avance pour Donald Tusk, président du Conseil européen, qui n’a pas hésité à pointer du doigt le fait que le gouvernement britannique « n’aura pas de majorité ». Sans oublier que Bruxelles reste très réticente concernant des modifications sur le « filet de sécurité », prévu pour éviter le retour d’une frontière physique et préserver la paix entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande.
By leaving the EU with a deal, we can move our country forward. And in doing so, we send a clear message: that this House is resolved to honour the result of the referendum and leave the European Union with a deal. pic.twitter.com/pqDYJofv6t
— Theresa May (@theresa_may) February 26, 2019
Émilie Moulin