À l’occasion de la sortie de son 3ème album Night Visions, nous avons rencontré Joris Delacroix venu jouer pour la première fois à Londres. Dans cette interview l’artiste se confie sur ses influences et sa vision d’une carrière musicale idéale.
Avec sept ans de carrière au compteur, Joris Delacroix est devenu un DJ incontournable de la scène techno. Montpellier, Paris, Ibiza, Berlin, mais aussi au Canada et en Chine, si l’artiste originaire du sud de la France ne compte plus ses festivals, concerts et DJ sets, il a gardé son esprit de jeune débutant:
« J’ai toujours le truc, tu sais les petits picotements avant de monter sur scène, ou d’être devant les platines. J’ai toujours des surprises, c’est ça que j’apprécie le plus dans ce métier. » confie t-il à Londres Mag.
Son nouvel album, qu’il qualifie de plus ouvert, a été réalisé sur trois ans dans les règles de l’art de l’électro : «Pendant que je travaillais ce troisième album, j’ai fait plusieurs tournées et tous les morceaux que j’ai composés, je les ai directement testés dans des live sets, et je les ai modifié selon la réaction des gens. »
Une routine de travail qui illustre l’essence même de la musique de Joris Delacroix : être toujours en contact avec le public en soirée. Si l’enchaînement des festivals et des concerts a marqué le style de son nouvel album, le DJ a gardé l’esprit Deep House Techno avec lequel il s’est fait connaître. Entre mélodies nostalgiques et morceaux énergétiques, l’artiste retranscrit avant tout ses humeurs : « La musique c’est le langage des sentiments, à chaque fois ça part d’une intention qu’on a envie de donner et de traduire. »
Internet et la techno
Eduqué dès le plus jeune âge à la musique, Joris Delacroix commence les cours de piano à quatre ans et en tire une culture musicale très classique avant de se lancer pendant deux ans dans une expérience rock, sans succès. À l’aube de ses 18 ans il s’intéresse à la musique techno qui a pour avantage de pouvoir se jouer seul : « Je me mettais tout seul derrière un ordinateur, ça ne demande que très peu de matériel. Puis j’ai eu internet haut débit et ça a fait toute la différence, je pouvais télécharger des logiciels, de la musique et il y a avait des forums pour tout apprendre. » se souvent-il. Internet lui aura aussi permis de se créer sa propre culture musicale, en commençant par les Daft Punk et Laurent Garnier.
Aujourd’hui, ses influences il les côtoient en concert, comme à Ibiza où il a rencontré Carl Cox : « C’était ma première fois à Ibiza, et il m’a expliqué comment ça se passait, quelle était la vibe, comment s’adapter et garder son style. Ça c’est hyper précieux. » A 31 ans, Joris Delacroix conserve ce respect qu’il a pour les anciens dont les carrières l’inspirent toujours : « A leur époque ils faisaient leur musique dans des raves, c’était hyper underground, c’était pas bien vu, mais ils sont allés au-delà de tout ça. Je suis très touché de les voir jouer et de voir qu’ils ont gardé cette fraîcheur, cette passion pour la musique. »
C’est donc dans un vision très positive de la musique que Joris Delacroix poursuit sa carrière avec son troisième album Night Visions qu’il est venu présenter à Londres le 22 juin 2018 : « Ca faisait un petit moment que je me disais que j’avais vraiment envie de jouer à Londres et ça tombe le jour de la sortie de l’album, espérons que ce soit une heureuse coïncidence ! ». En concert live le 31 octobre au Rockerill en Belgique et le 3 novembre au D! Club à Lausanne, le DJ s’est bel et bien imposé sur la scène européenne. En attendant un deuxième événement à Londres, l’artiste sort désormais un nouveau morceau chaque mois, de quoi nous aider à patienter !
Marie-lys de Saint Salvy