Alors que certains pays menaçaient de s’opposer à la signature de l’accord sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, les 27 réunis ce dimanche à Bruxelles ont entériné l’accord. Cependant le chemin est encore long pour Theresa May qui doit encore convaincre le Parlement.
Une page s’est tournée en Europe ce dimanche soir avec la ratification par les 27 de l’accord sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Si l’Espagne a longtemps menacé de mettre son veto à l’approbation de cet accord, elle a obtenu du Royaume-Uni et de l’Union européenne des garanties assez solides sur les futures discussions autour du sort de Gibraltar et a donc voté en faveur de l’accord. Si le président de la Commission Jean-Claude Juncker évoque ce moment comme une « tragédie », de nombreux représentants européens comme Donald Tusk, le président du Conseil européen, ont souligné que cet accord était le meilleur possible car il préserve l’intégrité du marché intérieur et les droits des expatriés, respecte les engagements financiers du Royaume-Uni et assure qu’il n’y aura pas de frontière en Irlande. Dans une déclaration politique accompagnant l’accord, les 27 ont assuré vouloir « construire la relation la plus proche possible avec Londres » après le Brexit.
I will take this deal back to the House of Commons confident we have achieved the best deal available and full of optimism about the future of our country. #BackTheBrexitDeal pic.twitter.com/NBm2kGZU5B
— Theresa May (@theresa_may) November 25, 2018
Cependant, cet accord doit encore être soumis au vote du Parlement européen et de la Chambre des communes. Cette dernière étape semble être la plus difficile pour Theresa May qui n’a pour l’instant pas de majorité. En effet, les députés du parti unioniste irlandais DUP ont annoncé qu’ils ne voteraient pas en faveur de l’accord tout comme 90 députés conservateurs. La Première ministre doit donc se tourner du côté des europhiles du Labour et les convaincre qu’un « no deal » aurait des effets désastreux. Pour cela, Theresa May a choisi de s’adresser directement aux électeurs en publiant une lettre aux citoyens samedi soir. Dans cette lettre, elle insiste sur la lassitude des débats sur le Brexit qui empêchent de se concentrer « sur tous les autres grands problèmes nationaux » comme la santé, l’éducation, le logement et la lutte « contre les terribles injustices » . La Première ministre a prévu de sillonner le pays pour défendre son accord qu’elle présente comme un triple succès : « Nous reprenons le contrôle de nos frontières, de nos lois et de notre argent ». Elle s’adressera également une nouvelle fois aux députés, la troisième en dix jours. L’avenir s’annonce donc mouvementé pour Theresa May qui, en cas de vote opposé à l’accord, pourrait faire face à des élections anticipées.
Julien Troussicot