Malgré leur statut médiatique particulier, les footballeurs étrangers qui jouent en Premier League sont soumis aux mêmes règles que les travailleurs et vont donc subir les conséquences du Brexit.
Depuis l’arrêt Bosman de la Cour de justice des Communautés européennes en 1995, les quotas de sportifs communautaires, originaires de l’Union européenne, ou non communautaires mais ressortissants de pays ayant signé des accords d’association ou de coopération avec l’Union européenne sont illégaux. En clair, cette décision applique la liberté de circulation au monde du football professionnel sauf pour les footballeurs de certains pays, notamment en Amérique du Sud. Avec la sortie du Royaume-Uni du Brexit ces règles sont menacées. Actuellement il existe deux types de joueurs étrangers en Premier League. Les joueurs provenant de l’Union européenne ou de l’espace économique européen peuvent jouer librement tandis que les autres ont besoin d’un permis de travail. Pour les footballeurs, les conditions d’obtention de ce permis sont strictes. Le joueur doit ainsi avoir joué un certain pourcentage de matchs au sein de son équipe nationale lors des deux dernières années mais il existe certaines exceptions notamment pour les joueurs ayant participé la Ligue des champions.
Afin d’éviter que tous les joueurs étrangers ne soient soumis à l’obtention de ce permis de travail, la Fédération anglaise (FA) a proposé une autre solution. Les clubs devaient accepté de réduire le nombre de joueurs étrangers au sein de leur effectif de 17 à 12, sur un total de 25, et en contrepartie tous les joueurs étrangers se verraient accorder un permis de travail sans conditions. Cependant, cette offre a été rejetée par les clubs de Premier League dont la majorité compte plus de 12 joueurs étrangers au sein de leur effectif. Si nous ne savons pas encore les termes précis de l’accord final concernant les travailleurs européens, ils se pourrait que les joueurs européens soient soumis aux mêmes conditions que les autres joueurs étrangers pour l’obtention d’un permis de travail. Autre conséquence du Brexit, les clubs et académies anglais ne pourront plus recruter de jeunes joueurs européens de moins de 18 ans comme c’était le cas auparavant comme avec Paul Pogba. Si le Brexit peut avoir des conséquences positives pour l’équipe nationale en offrant plus de temps de jeu aux jeunes Anglais, la Premier League risque cependant de voir son attrait baisser. L’entraîneur de Tottenham disait que la raison principale pour laquelle il n’avait recruté aucun joueur cet été était le Brexit.
Julien Troussicot