“Je suis Européen !”

Samedi 20 octobre à midi, les Britanniques anti-Brexit se sont réunis autour du Palace Hilton de Park Lane pour manifester dans le centre de Londres jusqu’à Westminster. Alors que 100 000 personnes étaient attendues, ils étaient ce week end plus de 700 000 selon la BBC à revendiquer leur volonté de voter pour l’application sur l’accord final du Brexit. Pour l’occasion nous sommes allés rencontrer les Britanniques sur place et mieux comprendre leur démarche. 

Si toutes les personnes que nous avons interrogées sont venues revendiquer leur refus de sortir de l’Europe, tous ne l’ont pas fait dans la même optique. Thomas, 32 ans, est venu pour montrer au gouvernement que les Britanniques veulent rester dans l’Union Européenne : « En nous voyant aussi nombreux, les politiciens devront accepter que l’humeur du pays a changé. ». Comme Brandy, jeune homme de 19 ans, il pense que l’union fait la force. Brandy déclarait alors : « Si nous ne sommes pas tous ensemble à travers cette manifestation pour montrer le pouvoir du peuple, alors rien ne changera ». Selon lui, rester dans l’Union Européenne est un premier pas vers la paix : « Nous sommes dans un monde où il y a encore des conflits, et souvent le moyen de les résoudre est de se réunir à travers des organisations comme l’UE. ». 

Brandy et ses amies au “People’s Vote march”, samedi 20 octobre 2018, Park Lane.

Pour Fabienne, mère de famille en colère, il s’agit de laisser à sa fille la liberté de circuler : « Je suis ici car je suis très contrariée que le Royaume-Uni ait voté pour quitter l’Union Européenne. Je me suis toujours sentie européenne et je suis ici pour protestée avec ma fille et mon mari contre le Brexit. » Jenny, étudiante de 23 ans, est venue pour sa part montrer son inquiétude : « C’est effrayant de voir qu’on ne va nulle part et que personne n’a une véritable idée de ce qui se passe avec le Brexit. »

« On ne s’arrêtera pas de combattre après cette journée »

À Park Lane, les pancartes brandissent des messages de lutte, mais partout règne la bonne humeur. « Europe nous t’aimons », « Je suis Européen » sont autant de messages qui revendiquent l’espoir ambiant. Thomas, Jenny, Fabienne ou encore Brandy, tous sont surpris de voir qu’autant de personnes ont répondu à l’appel. « Je suis très positif et nous avons de la chance car avec la météo plus de monde est sorti dans la rue » confiait Thomas avant d’ajouter : « Malheureusement dans les médias britanniques on n’entend que la droite et la voix des conservateurs et ils donnent beaucoup de place aux Brexiters. Ça fait du bien de sortir et de voir qu’il y a aussi beaucoup de pro-Européens. »

Pourtant, tous les esprits ne sont pas confiants. Si Jenny espère faire la différence grâce à cette manifestation, Brandy est plus sceptique : « Je ne sais pas si ça marchera, malheureusement les manifestations ne permettent pas souvent le changement ». Si le 20 octobre a été une journée déterminante pour la démocratie britannique, pour certains ce n’est qu’une bataille et la guerre est loin d’être terminée. Ainsi, Thomas mise sur la longue durée : « On ne s’arrêtera pas de combattre après cette journée, on continuera, il y aura d’autres événements, et encore d’autres événements, et je suis sûr qu’on pourra arrêter ce qui est en train de se passer. »

Marie-Lys de Saint Salvy