Le 23 janvier 2017, le niveau de pollution de l’air londonien dépassait celui de Pékin. Pendant l’été 2018, l’un des plus chauds que la ville ait connu depuis 60 ans, la plus « haute alerte pollution » a été déclenchée pour la neuvième fois depuis l’élection de Sadiq Khan en mai 2016. Les grandes métropoles se posent donc toute la même question: comment répondre au défi écologique et à la hausse de la population urbaine de manière efficace et écologique ? La réponse pourrait être architecturale.
Le cabinet de Stefano Boeri est le dépositaire d’une solution remarquable… et remarquée! L’architecte italien a imaginé des immeubles entièrement recouverts de végétation, de véritables forêts verticales qui poussent en direction du ciel. Ces tours qui semblent tout droit sorties d’un film futuriste ont vu le jour à Milan et sont en cours de construction dans plusieurs villes, notamment à Nanjing (en Chine), à Lausanne et même en banlieue parisienne, à Villiers-sur-Marne!
Outre un côté esthétique évident, ces immeubles apportent une réponse tangible aux problèmes de pollution de l’air. En véritables écosystèmes, ils absorbent CO2, particules fines et produisent de l’oxygène, tout en contribuant à la création d’un microclimat isolant, protégeant l’habitat des rayons de soleil et de la pollution sonore. Une seule tour serait l’équivalent de 20 000 m2 de forêt et absorberait 19 000 kg de CO2 par an !
De plus, ces constructions d’un nouveau genre répondent également à la croissance de la population dans les métropoles. Une seule tour peut, sur sa hauteur, accueillir l’équivalent de 50 000 m2 d’expansion urbaine, en densité de personnes logées. Autre argument de taille, les «vertical forests» de l’architecte Stefano Boeri permettent aux familles de vivre proche de la nature, dans des conditions de vie pour l’instant réservées aux maisons de banlieue avec jardin. Conséquence : les familles peuvent se relocaliser au centre-ville et éviter les déplacements quotidiens, notamment en voiture. Alors, à quand une forêt verticale à Londres ? La question est posée.