Samedi 23 juin dernier, près de 100 000 personnes ont défilé, dans les rues de Londres pour demander un deuxième référendum afin d’obtenir un avis public sur les conditions finales du retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne.
A l’occasion du deuxième anniversaire du référendum du 23 juin 2016, l’association The People’s Vote a organisé, samedi 23 juin, une marche anti-Brexit qui est partie de Pall Mall jusqu’à Parliament Square où plusieurs discours ont été entendus. De toutes âges et origines confondues, les manifestants pro-Union Européenne se sont réunis pour exprimer leurs attentes concernant les négociations menées entre Londres et Bruxelles. Tout au long du défilée, entre les drapeaux européens brandis et les huées au moment de passer sous les fenêtres du 10 Dowing Street, une absence s’est faite remarquer. « Où est Jeremy Corbyn ? » a scandé la foule, reprochant au leader du parti travailliste de ne pas soutenir la manifestation car en visite dans un camp de réfugiés palestiniens.
Ancrée dans un contexte de grande incertitude au sujet du processus de retrait du Royaume-Uni de l’Union en cours, cette marche protestataire a été pour beaucoup une façon de montrer que le Brexit n’est pas un « done deal » et que la voix du peuple doit être entendue. Londres Mag est allé à leur rencontre.
Vicky et Wendy (à gauche de la photo)
Vicky et Wendy viennent du sud de Londres, pour elles les négociations se passent très mal et elles ne sont pas sûres que les anglais auraient voté pour sortir de l’Europe s’ils avaient su le mauvais deal qui allait être négocié. Elles admettent que l’Union Européenne n’est pas parfaite et que le changement est nécessaire mais expliquent que ce serait bien plus facile de le faire à l’intérieur de l’Union.
Roger Berry
Pour cet ancien membre du parlement, le gouvernement s’est mis dans une position ridicule avec le Brexit : « c’est impossible de discuter de problèmes environnementaux ou économiques seul dans notre coin ». Il espère que les gens auront le droit de porter un jugement sur les accords du Brexit lorsqu’ils comprendront ce que cela implique réellement. Il souhaite également que les britanniques aient une proposition spécifique car ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui.
Robert
Pour cet écossais, l’UE est le meilleur moyen d’assurer non seulement la paix en Europe mais aussi une certaine stabilité financière pour les plus démunis. Pour lui, le Brexit est l’occasion pour les plus riches de se faire de l’argent sur le dos des pauvres. De plus, il est d’après lui clair que si l’Angleterre quitte l’Europe, l’Écosse quittera l’Angleterre.
Après cette manifestation, une pétition demandant un “vote populaire” sur le dernier accord du Brexit a été largement signée par les militants. Pendant ce temps, les principaux partisans du Brexit ne semblent pas décider à retarder le divorce du bloc des 28 nations. Le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Boris Johnson, a déclaré que la Première Ministre devait présenter le “Brexit britannique” que les électeurs recherchaient. Or même si la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union Européenne est prévue pour le 29 mars 2019, le pays et son gouvernement conservateur demeurent divisés sur le type de relation économique qu’ils souhaitent établir avec l’UE.
Julia GOIGOUX