La chanteuse pop indie vient imposer sa pâte le 4 avril dans la soirée RFB Presents de Oui Love. Accompagnée de Juniore et Keep Dancing Inc, c’est tout un univers qui sera présent sur la scène du Birthdays. Rencontre avec cette sirène des temps modernes.
Vous tenez un blog, vous écrivez pour Libération. En quoi cela est-il différent de l’écriture de chansons?
La chanson est un registre plus ancien pour moi que je connais depuis petite fille. Je soigne mes textes mais je n’aime pas la chanson littéraire enfin qui veut être littéraire. La chanson c’est avant tout des paroles, des sons, du chant, c’est de l’expression pure. Quand j’écris un article c’est une pensée articulée parfois conceptuelle.
Vous êtes souvent comparée à la chanteuse Camille. Cela est-il fidèle à votre expression et à vos influences ?
Camille a cherché sa singularité qui s’exprime encore plus avec le corps que je ne le fais. J’aime l’instrument, les synthétiseurs, le son de guitare, un peu comme Fever Ray. Chez cette artiste, il n’y a pas que la voix qui est reine. Son premier album assez dark et très mélodique m’a beaucoup inspirée. Tout comme Brigitte Fontaine et Anne Sylvestre en interprètes françaises.
Votre nom de scène la Féline est un hommage à un film d’horreur de Jacques Tourneur. Mais que se cache-t-il derrière un surnom si félin ?
La Féline est un pseudonyme risqué. Tout le monde ne voit pas la référence cinématographique, mais j’aime bien la métaphore, c’est presque une métamorphose. Il y a quelque chose d’autre qui se joue. C’est un nom qui va bien, et il est facile à dire dans d’autres langues.
Justement, dans Royaume, vous passez du français à l’anglais. Est-ce une volonté d’aller vers un public plus anglophone ?
Ce n’était qu’un titre, composé pour et avec Laetitia Sadier. Il s’agit de la traduction d’un texte de mon album Triomphe. C’est une richesse de s’exprimer dans sa propre langue. Et je ne parle pas anglais aussi bien, avec une aussi grande expérience ! C’était un défi et j’ai vu cela plus comme le travail d’une compositrice avec un jeu de sons. Cette expérimentation peut en effet toucher plus de gens.
Vous vous produisez le 4 avril prochain au Birthday’s mais ce n’est pas la première fois que vous jouez à Londres… Comment cela s’est-il passé ?
David McKenna (ndlr project manager de Oui Love, organisme chargé de diffuser la musique hexagonale au Royaume-Uni) me suit depuis mes débuts. En 2010, j’avais déjà joué avec mon groupe dans un club londonien . Là c’était en solo, il n’y avait pas de problème de légitimité car mon album Triomphe était sorti avec une presse dythirambique. Ces critiques ne comprenaient pas les paroles, mais le français semblait être un objet de désir. Cette fois je joue la même soirée que Juniore. J’aime beaucoup sa musique plus années 60 et j’ai déjà partagé la scène.
Qu’est ce que ce représente Londres pour une chanteuse française pop indie comme vous?
Londres c’est le hipster de la pop et nous, nous sommes un peu les provinciaux. Mais il n’y a pas que Londres. Je suis fan de groupes de Manchester qui ont gravité à l’Hacienda comme les Happy Mondays et les Stones Roses. Mais j’aime également Gérard Manset, un interprète francophone plus confidentiel. J’ai présenté deux versions de ses compositions sur mon album, c’est assez différent des interprètes francophones plus évidents comme Edith Piaf et Charles Trenet!